ERP, le prochain chantier Linux

Linux devrait augmenter sensiblement ses parts de marché dans les solutions d’ERP, face à Microsoft qui continue de progresser mais pourrait ralentir et Unix qui devra céder une part de son gâteau

Peerstone Research, un organisme d’étude créé par IBM, a publié une étude sur les serveurs d’applications ERP (

Enterprise Ressource Planning). – Trois acteurs majeurs se partagent le marché, Oracle, PeopleSoft et SAP, sur une base évaluée de 700.000 à 800.000 serveurs. L’étude constate que la progression des applications d’ERP ralentit, et met en cause en priorité le retard pris par les éditeurs Oracle, PeopleSoft et Siebel dans la sortie de nouvelles versions de leurs solutions, un phénomène qui ne touche pas SAP. La migration des architectures clients et serveurs Web vers des architectures orientées services est la seconde cause de ralentissement, car pour fondamentale qu’elle soit, elle manque d’applications chez les éditeurs. – Deux tiers de ces serveurs tournent sous technologie Risc, donc Unix (AIX, HP-UX et Solaris). 30% tournent sur plateforme x86 (Intel Itanium et Xeon, ou AMD Opteron). Au-delà des configurations Unix, 28% exploitent Windows Server, en augmentation régulière de 15% en 2004, mais 5% en 2005, et seulement 2% Linux ! Mais ce profil de serveurs devrait évoluer rapidement. Dans les trois années à venir, selon l’étude, un client Unix sur cinq devrait en effet changer de système d’exploitation. Et quatre sur cinq de ces mouvements devraient se faire vers Linux. Plusieurs motivations accompagnent le choix de Linux : Linux est aujourd’hui considéré à parité avec Unix et Windows Server, la phase de méfiance face à un système encore méconnu serait donc terminée ! Linux s’exécute sur des configurations moins coûteuses que sous Unix et le coût d’acquisition serait inférieur. Linux serait plus sécurisé que Windows Server. Et le système est supporté par Oracle et? IBM, bien sûr ! Deux freins demeurent cependant à l’adoption généralisée de Linux sur les environnements ERP : le coût total d’appropriation de Linux resterait encore supérieur, la faute aux administrateurs Linux, qui restent chers ! Et la crainte de poursuites de SCO sur sa « propriété intellectuelle dans Linux« . Pour résumer, Linux se réserve un avenir brillant sur les serveurs des environnements d’ERP, mais pour l’instant rien n’a changé dans le discours ! Certes, cette étude est révélatrice des attentes du marché, mais elle ne fait qu’effleurer le rôle des éditeurs, qui seuls disposent des moyens de valider vers l’un ou l’autre des systèmes qui s’opposent.