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ERP : SAP domine Oracle, Infor déboulonne Microsoft Dynamics

L’étude ‘Clash of the Titans 2016’ (littéralement, le choc des titans) menée par le cabinet Panorama Consulting, auprès de 519 personnes ayant choisi ou déployé un ERP entre juin 2014 et octobre 2015, montre la domination du duo SAP-Oracle sur ce marché. L’Allemand truste 23 % des déploiements recensés par Panorama Consulting et devance son éternel rival Oracle (16 %). SAP, premier éditeur européen, fait toutefois un peu moins bien que lors de l’édition 2014 de l’étude, où il avait accaparé 26 % des déploiements (400 personnes interrogées entre mai 2012 et septembre 2013).

Moins attendu, Infor arrive sur la même ligne que la société de Larry Ellison (16 % également). Le cru 2016 de l’étude apparaît de facto comme une validation de la stratégie de consolidation du marché d’Infor, une société bâtie par rachats successifs : noyé dans ce que Panorama qualifie d’éditeurs Tier II (autrement dit des acteurs de second rang) en 2014, l’éditeur s’affiche désormais comme le n°3 du marché. Derrière, la gamme Dynamics de Microsoft récupère 9 % des déploiements auscultés par Panorama, deux points de moins qu’en 2014.

SAP ou la prime au leader

La percée d’Infor s’explique par sa capacité à convaincre les entreprises une fois sélectionné en short-list. L’éditeur est alors retenu dans 19 % des cas. Seul SAP fait mieux (21 %). Combiné au fait que l’Allemand figure en short-list dans 45 % des projets, ce facteur assure la domination de SAP sur ce marché. Oracle (présent dans 31 % des short-list et retenu dans 14 % des cas) fait d’ailleurs moins bien sur ces deux critères. Tout comme Microsoft, qui peine à franchir l’étape de la short-list (il n’est sélectionné que dans 9 % des cas quand ses solutions sont évaluées, alors que ce taux atteignait 14 % dans l’étude de 2014).

Durées moyennes d’implémentation prévues et réalisées (en mois).

« Malgré les taux de SAP en termes de participation à la short-list et de sélection, il n’existe aucun élément permettant d’affirmer que chaque organisation fait le bon choix en se tournant vers SAP », écrit Panorama Consulting. De nombreuses organisations n’ont tout simplement pas les méthodologies adéquates et les compétences pour évaluer les solutions ERP. Bref, SAP bénéficie d’une classique prime au leader. L’Allemand est toutefois moins présent en short-list que lors de la précédente étude : il perd 6 points en deux ans sur ce critère.

SAP moins cher qu’en 2014

Malgré les belles promesses des plaquettes marketing, les durées d’implémentation des solutions s’affichent à la hausse. Les projets Oracle passent ainsi de 22,5 mois en moyenne lors de l’étude 2014, à 23,4 mois. Chez SAP, la durée moyenne du projet passe de 18,5 à 19,5 mois. Mais c’est Microsoft qui connaît la dérive la plus importante : un projet moyen autour des solutions Dynamics dure désormais près de 25 mois, alors que 12,5 suffisaient en 2014 ! Peut-être en raison du fort taux de customisation qu’ont tendance à mettre en œuvre les utilisateurs des solutions de Redmond (voir ci-dessous). Ces errements semblent laisser le champ libre à Infor, qui affiche le meilleur résultat parmi les 4 leaders du secteur, avec des implémentations durant en moyenne 16,2 mois. C’est aussi l’éditeur qui affiche la dérive la plus faible entre la durée projetée et la durée effective du projet (un mois, là où les autres se situent dans une fourchette de 3 à 4 mois).

Importance des spécifiques.

C’est aussi avec Infor que les coûts sont les mieux maîtrisés, la facture finale moyenne (2,1 millions de dollars) étant même légèrement inférieure au budget. Mais l’éditeur américain n’est pas le moins cher ; les projets Microsoft Dynamics se traduisant en moyenne par une facture de 1,7 million. Chez SAP, la facture moyenne s’établit à 2,2 millions, avec un dépassement de budget de 5 %. Notons d’ailleurs que ce coût moyen est en recul depuis la précédente étude de Panorama : lors de l’édition 2014, le coût d’implémentation de SAP était en moyenne de 2,55 millions. Le constat est inversé pour Oracle : en 2014, la facture moyenne sur les ERP de Redwood Shores atteignait 2,25 millions, elle grimpe désormais à 2,7 millions, surtout en raison de dépassements de budgets (en moyenne 17 % de surcoûts).

Perturbations opérationnelles : plus d’un cas sur deux

Comme il fallait s’y attendre, le Cloud reste un mode de déploiement minoritaire, choisi par 29 % des utilisateurs de SAP, Oracle et Microsoft. Chez Infor, ce taux tombe même à 24 %. Bizarrement, c’est pourtant cet éditeur qui semble proposer les meilleures économies avec ce mode d’implémentation. 100 % des utilisateurs Infor ayant opté pour le Cloud affirment avoir réalisé des économies de plus de 40 % (Panorama ne précise malheureusement pas la taille de cet échantillon). Le contraste est frappant avec les autres éditeurs, où ils ne sont au mieux que 20 % dans ce cas.

Durée des perturbations opérationnelles.

Même satisfecit pour Infor concernant la minimisation des risques lors du déploiement : ‘seuls’ 47 % des entreprises ayant opté pour ces solutions font état de difficultés opérationnelles (dans la fabrication, les livraisons, la comptabilité…) lors du déploiement. Elles sont 57 % dans ce cas chez SAP et 60 % chez Oracle. Sur les solutions Dynamics, la proportion monte même à 71 %. Dans la plupart des cas, la mise en place des ERP Microsoft se traduit par des perturbations durant entre un et deux mois. Chez SAP, si les difficultés post-implémentation sont plus rares, elles durent aussi plus longtemps. Une entreprise sur quatre confrontées à ces perturbations affirme que celles-ci durent entre trois et six mois. En France, le récent cas du laboratoire pharmaceutique Stallergenes, qui a vu son activité suspendue en raison d’un déploiement SAP non maîtrisé, montre combien ces difficultés peuvent être dommageables pour une entreprise.

Convaincant sur les phases amont, la tenue des budgets et la mécanique de déploiement, Infor est davantage à la peine sur la réalisation des bénéfices attendus par les entreprises. Seuls 11 % des sondés ayant choisi les solutions de la société dirigée par Charles Phillips affirment avoir bénéficié de la moitié des bénéfices attendus du déploiement de leur ERP. Ils sont 21 % dans ce cas chez SAP et Microsoft.

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