Erreur 451 : le code du Web pour les sites censurés

Après plusieurs tentatives, l’IETF a validé un nouveau code d’erreur sur le web : 451. Il devrait apparaître lorsque les sites sont censurés.

Pour beaucoup d’internautes, le message d’erreur le plus connu sur le web reste l’erreur 404. Par contre, aucune explication n’est fournie sur les raisons de l’indisponibilité du site : problème de serveur ou de réseau, blocage par décision judiciaire ou fin de bail chez un hébergeur. Les raisons peuvent donc être multiples.

Certaines personnes notamment les défenseurs de la liberté d’expression, souhaitaient depuis des années qu’un code d’erreur particulier soit appliqué aux sites censurés. En 2013, ils prônaient l’introduction dans HTTP du code 451 pour avertir que la page n’est pas disponible pour des raisons de censure gouvernementale ou de blocage judiciaire. Au sein des instances officielles, des travaux ont débuté en 2013 sur ce code. Quelques sites ont commencé à expérimenter ce code 451, montrant que la censure était de plus en plus visible et présente sur le Web.

Une reconnaissance officielle

La semaine dernière, l’IESG (Internet Engineering Steering Group) via l’IETF a validé le nouveau code d’erreur 451. Ce statut dans HTTP devrait faire l’objet prochainement d’un RFC (Request for Comments) pour sa généralisation, mais en attendant les éditeurs de sites Web et les administrateurs peuvent mettre à jour leurs pages en ce sens.

Ce nombre fait bien évidemment référence au roman, Fahrenheit 451 de Ray Bradbury. L’écrivain y parle notamment de la disparition et de l’interdiction des livres. Mark Nottigham, président de l’IETF HTTP Working Group, a expliqué dans un blog : « le code 451 peut être utilisé à la fois par des intermédiaires réseaux (par exemple, un pare-feu) et sur les serveurs Web d’origine. Je pense que ce dernier cas sera majoritairement adopté par des sites comme Github, Twitter, Facebook et Google qui sont obligés de censurer le contenu contre leur volonté dans certaines juridictions ». Il n’est pas naïf au point de penser que tous les gouvernements approuveront l’intégration de ce code, « mais en le refusant, ils envoient un signal fort aux citoyens sur leurs intentions ».

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