Et si l’entreprise offrait ses PC usagés à ses salariés ?

La ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche est pour et le dit !

Nouvelle arme pour réduire la fracture numérique, la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, interviewée parBFM TV etRMC Info, évoque la ‘donation directe‘ par l’entreprise de ses PC usagés et amortis à ses salariés.

Bien entendu, ce ‘don‘ s’exercerait dans des conditions encadrées. Pour commencer, seuls les ordinateurs personnels comptablement amortis (généralement en 24 mois à 36 mois) seraient concernés.

Les ayant-droits seraient également encadrés. La ministre a ainsi précisé que la mesure s’adresserait en priorité aux travailleurs non cadre, dont la famille avec enfants ne dispose pas d’ordinateur.

Une manière également pour les entreprises de jongler avec le recyclage des matériels usagés. Rappelons à ce titre que les entreprises sont soumises au respect des règles écologiques relatives à la gestion des Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques (DEEE). Une opération coûteuse pour l’entreprise, de l’ordre d’une dizaine d’euros par machines, et dont elle se passerait bien en voyant ses salariés partir avec les vieux micros sous le bras. Paradoxalement, cette mesure sociale pourrait également satisfaire les fabricants d’ordinateurs ! En effet, la France affiche l’un des taux d’équipement les plus faibles de l’Europe, mais la population visée par le don ne figure pas parmi les acheteurs économiquement potentiels.

En revanche, en recevant gratuitement un PC, ces familles pourraient prendre goût à l’informatique, et surtout ressentir le retard de leur ordinateur pour une utilisation familiale, comme de faire tourner des jeux ou de la vidéo, gourmands en ressources, ce que les ordinateurs professionnels ne disposent généralement pas.

Reste à évoquer la compétence des individus… Disposer d’un PC sans savoir s’en servir, cela a peu d’intérêt, même si les enfants se débrouillent autrement mieux et affichent une facilité naturelle à accéder aux technologies numériques.

L’entreprise se verra-t-elle contrainte de débloquer des fonds pour former les heureux bénéficiaires de la mesure, si celle-ci venait à être adoptée par les politiques ? A regarder le fond de leur porte-monnaie, certaines d’entre elles préféreront certainement revenir à la solution payante, mais moins onéreuse, du traitement des déchets !

Un ordinateur pour tous les étudiants… Valérie Pécresse s’est également inquiétée de l’équipement des étudiants, qui – en partie avec l’aide de l’opération ‘un ordinateur à 1 euro par jour’ – est passé en quatre ans de 9 % à 50 %. C’est encore insuffisant pour la ministre de tutelle de l’enseignement supérieur qui souhaite atteindre les 100 %.