Les États-Unis affûtent leur projet Open Source, la France aussi

Les États-Unis veulent accélérer le partage et la réutilisation du code source de logiciels développés par ou pour le gouvernement fédéral américain. En France, l’administration fiscale a mis à disposition le code source de son calculateur d’impôts lors d’un hackaton.

L’administration utilise largement l’Open Source, mais elle hésite encore à partager le code source de logiciels développés par ses soins. Les choses changent, malgré tout. En France, Bercy a récemment ouvert à tous le code source de son calculateur d’impôts. Aux États-Unis, la Maison Blanche veut accélérer le partage entre agences fédérales du code source de logiciels conçus en interne.

Un document ouvert aux contributions d’internautes jusqu’au 11 avril prochain, témoigne des ambitions de la Maison Blanche en la matière (Federal Source Code Policy). L’administration Obama préconise la mise à disposition et la réutilisation par les agences fédérales de tout nouveau code de logiciel développé par ou pour le gouvernement américain. Washington veut aussi, dans le cadre d’un programme pilote de trois ans, qu’une partie du code ‘maison’ financé par le gouvernement soit communiquée au public sous la forme d’un logiciel Open Source. Les agences fédérales concernées sont appelées à libérer au moins 20 % du code développé en interne chaque année.

20 % du code source fédéral libéré demain ?

Au début de l’été 2016, ou 90 jours après la publication du document final de politique fédérale dédiée au code source, Washington lancera son Project Open Source, un référentiel en ligne regroupant outils, méthodes et meilleures pratiques. Avec l’objectif de guider les agences qui devront appliquer cette politique. Le programme sera évalué dans deux ans par la Maison Blanche.

« Grâce à cette politique et au programme pilote, nous pouvons économiser l’argent des contribuables en évitant les achats dupliqués de logiciels personnalisés, et promouvoir l’innovation et la collaboration à travers toutes les agences fédérales », expliquait le 10 mars dernier Tony Scott, DSI de l’État fédéral américain. Il s’agit donc d’éviter les doublons, mais aussi d’accélérer la résolution de bugs et de failles de sécurité. Et, par conséquent, d’intégrer des méthodes agiles de développement et de déploiement. Des principes chers aux équipes de développeurs et chefs de projet de 18F et USDS, les agences de l’administration américaine dédiées au développement, au test et à la gestion de projets numériques.

En France, la Dinsic et Etalab à la manœuvre

En France, la Direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’État (Dinsic) et la mission Etalab oeuvrent en ce sens. Après l’édition 2016 du socle interministériel des logiciels libres (SILL), fruit de la circulaire Ayrault de 2012, un forum de discussion sur le logiciel libre a été ouvert. Et le hackaton #CodeImpot a été organisé les 1er et 2 avril pour l’ouverture du code source du calculateur d’impôts de Bercy.

Le but de ces initiatives : dialoguer avec l’écosystème tout en renforçant la capacité d’agir des utilisateurs et contributeurs du libre dans l’administration. Dans le secteur public, l’utilisation des logiciels libres est « encouragée ». Et les députés français ont adopté fin janvier dernier le projet de loi pour une République numérique, dont l’amendement sur le droit d’accès au code source.

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