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Les Etats-Unis plantés par Trump dans la course à l’exaflops ?

Soupe à la grimace pour les spécialistes du HPC (calcul hautes performances) américains, engagés dans une course de vitesse avec la Chine, et dans une moindre mesure avec l’Europe et le Japon, pour construire le premier supercalculateur exaflopique. Pour financer l’inflation des dépenses militaires (+ 54 Md$ pour le département de la Défense), l’administration Trump vient de décider d’une coupe assez sévère dans les budgets de la quasi-totalité des agences fédérales. Pour le bureau des sciences du Deparment of Energy (DoE), qui porte le développement des futurs supercalculateurs de l’Oncle Sam, le coup de ciseau ampute son budget de 20 %, soit 900 millions de dollars en moins. Pour Top500.org, le site à l’origine du classement des ordinateurs les plus puissants dans le monde, cette décision met en péril les efforts de développements entrepris autour des futurs grands systèmes des Etats-Unis.

Le DoE centralise en effet les investissements dans les plus grands supercalculateurs de la première économie mondiale, dont le National Energy Research Scientific Computing Center (le NERSC, 5ème supercalculateur le plus puissant au monde), le Oak Ridge National Lab (3ème soit le système américain le plus puissant à ce jour, en photo) et le Argonne National Laboratory (9ème). Cité dans Quartz, l’ancien directeur du laboratoire Argonne, explique : « cette décision met la science à genoux ». Et de se montrer particulièrement inquiet quant aux efforts de développement d’un supercalculateur exascale. La coupe budgétaire menace ainsi le déploiement des trois supercalculateurs de la génération Coral, qui doivent être déployé à Oak Ridge, Argonne et Lawrence Livermore en 2017 et 2018 (pour un total de 625 millions). Tout comme elle pourrait avoir des conséquences sur le budget que le DoE devait consacrer en 2017 au projet de système exaflopique (154 millions de dollars). Au total, les experts estiment que ce développement coûtera environ un milliard de dollars environ, non compris le coût d’achat du premier système exaflopique proprement dit.

La barre des 1 000 pétaflops

Jusqu’alors, les Etats-Unis prévoyaient de se lancer dans la construction de non pas un, mais de deux supercalculateurs exaflopiques en 2019, deux machines reposant sur des architectures différentes qui devaient être opérationnels en 2023. Ou peut-être même un an plus tôt, selon certaines déclarations des officiels américains. L’exaflops, soit un milliard de milliard d’opérations par seconde, est la prochaine frontière du calcul à hautes performances. A ce jour, les machines les plus véloces de la planète offrent des puissances se chiffrant en pétaflops, soit mille fois moins que l’exaflops. Le n°1 mondial actuel, le Chinois TaihuLight, affiche ainsi 93 pétaflops, selon le dernier classement des supercalculateurs les plus véloces de la planète (le Top 500). Le second – un autre système de la superpuissance asiatique appelé Tianhe-2 – se contente de 34 pétaflops.

La Chine prévoit de passer ce cap dès 2020, avec le Tianhe-3, un système qui suit la logique de l’évolution des supercalculateurs de l’université des technologies de défense chinoise. Même si des doutes subsistent sur les conditions dans lesquelles le Tianhe-3 atteindra cette barre symbolique. Même si des doutes subsistent sur les conditions dans lesquelles le Tianhe-3 y parviendrait. Les spécialistes estiment qu’en réalité, les deux superpuissances sont au coude à coude … à condition que l’Oncle Sam maintienne le cap. Car le rythme qu’affichent les Etats-Unis dépend de la poursuite d’une stratégie nationale définie par le président Obama en 2015 (National Strategic Computing Initiative) pilotée par le Département de l’énergie américain. Mais ça, c’était avant que Trump ne s’en mêle.

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