Europe: l’UMTS n’en finit pas d’être retardé

Orange annonce sa volonté de retarder d’au moins trois ans le lancement de l’UMTS en Suède

Illustration symptomatique des difficultés des grands opérateurs télécoms actuellement… Dans ce pays, où la filiale mobiles de France Télécom a remporté une des licences UMTS mise en jeu, l’opérateur s’était engagé à offrir un réseau global, couvrant tout le territoire avant la fin 2003.

Aujourd’hui, le groupe français fait savoir qu’une mise en service ne sera possible qu’à la fin de 2006 et que toute la population ne sera pas couverte. La troisième génération de téléphonie mobile, considérée il y a peu comme une source importante de revenus, prend de plus en plus de retard. Mais surtout, le marché européen connaît actuellement un net essoufflement. Les consommateurs du Vieux Continent rechignent à changer leurs combinés et découvrent à peine la 2,5G, norme intermédiaire appelée aussi GPRS. Ils sont donc loin d’être prêts.

Des opérateurs de plus en plus sceptiques

Par ailleurs, équipementiers et opérateurs sont très fortement endettés et voient leurs pertes s’accumuler. Autant d’éléments qui les forcent à repousser, voire à abandonner, le lancement de services 3G. Ainsi l’espagnol Telefonica a annoncé le gel de ses opérations de téléphonie mobile en Europe, hors l’Espagne. Quant au finlandais Sonera qui a remporté une licence UMTS en Allemagne en 2000, conjointement avec précisément Telefonica pour associé, a passé par perte et profit de la totalité de son investissement 3G en Allemagne, inscrivant une provision de 4,3 milliards d’euros pour la totalité de ses participations 3G européennes. « Il paraît inévitable qu’il y ait à nouveau une réduction des investissements en Europe, les espoirs des opérateurs en une reprise au second semestre étant vraisemblablement déplacés« , note la banque d’affaires Lehman Brothers, dans une note publiée avant l’annonce sur Orange et reprise par Reuters.

La concurrence du WLAN ou RLAN

Par ailleurs, il faut savoir que l’UMTS, qui permet l’échange de données et l’accès à Internet sans fil et à haut débit, commence à être sérieusement concurrencé par une technologie équivalente mais moins coûteuse: les réseaux locaux sans fil (Rlan ou WLan, ‘r’ pour radio ou ‘w’ pour wireless). Ces derniers utilisent les fréquences radios et sont déployés dans des lieux fermés: hôtels, gares, aéroports, centres de conférence… Très développés aux Etats-Unis, ces réseaux, en cours de normalisation (IEEE WLAN 802.11a et 802.11b) commencent à se déployer en Europe. Si son succès se confirme, les Rlan pourraient sérieusement entamer la rentabilité de l’UMTS qui semble aujourd’hui avoir vécue avant même d’avoir vu le jour…