L’Union Européenne écorche le budget dédié aux télécoms

Les restrictions imposées aux télécoms dans le cadre du budget 2014-2020 de l’Union européenne limitent la marge de manœuvre des opérateurs sur le chantier du très haut débit, fixe et mobile.

Ce vendredi, à l’issue des négociations, les États membres ont alloué au secteur une enveloppe d’un milliard d’euros, loin des 9,2 milliards un temps évoqués pour stimuler les initiatives et les investissements privés autour du « Connecting Europe Facility », ce programme qui vise à établir, à l’échelle du continent, synergies et mécanismes d’interaction dans les réseaux de transport, l’énergie… et les télécommunications.

Le numérique sur le gril

Des 34 milliards d’économies globales à réaliser sur les 7 années à venir, les télécoms en endosseront finalement 8 milliards. Neelie Kroes, commissaire européenne chargée de la Stratégie numérique, entrevoit en cette coupe budgétaire un frein au développement des réseaux (très) haut débit et à leur essor comme piliers de compétitivité.

Et d’ajouter, rappelant son objectif de raccorder, à l’horizon 2020, au moins la moitié des citoyens à la fibre : « Cela va compliquer les efforts déployés en matière de bande passante et de couverture réseau, […] mais il est nécessaire de garder le cap. »

Par la voix de son président Luigi Gambardella, l’association des opérateurs historiques européens (ETNO) seconde cette prise de position, soulignant qu’un tel apport, vu son montant, ne pourra se destiner qu’au financement des services, aux dépens des infrastructures.

Le lobby déplore « une occasion manquée [pour un secteur] à fort potentiel dans l’optique d’une sortie de crise » et en appelle à l’instauration d’un cadre propice à l’investissement privé, alors que les dépenses 2011 (24,8 milliards d’euros) « ont été prises en charge aux deux tiers par les opérateurs« .

La fibre tombe de haut

Neelie Kroes – qui compte désormais solliciter la Banque européenne d’investissements (BEI) – avait demandé que 7 milliards d’euros soient dédiés aux infrastructures à très haut débit, pour dissiper le climat de frilosité généralisé s’est installé sur le Vieux Continent.

Les opérateurs accumulent du retard dans le déploiement et se montrent d’autant plus réticents à accélérer les démarches en raison de la morosité économique. Au même titre que l’improbabilité d’un retour sur investissement à court terme, la pression concurrentielle – qui émane notamment d’acteurs du Net tel Google – n’est pas étrangère à cette paralysie.

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