Explosion en vue pour le marché du SD-WAN

Selon IDC, le chiffre d’affaires du SD-WAN va quasiment doubler tous les ans jusqu’en 2020. Un marché en devenir que les éditeurs devront disputer aux équipementiers réseau.

En sortant du datacenter pour fournir des liens Internet performants entre les sites des entreprises, le SD-WAN (software-defined wide-area-network) est promis à un bel avenir. Certains y voient même, du fait de sa capacité à déployer un réseau rapidement et de manière sécurisée, un sérieux concurrent du coûteux MPLS. Dans tous les cas, son adoption devrait fortement s’accélérer avec la multiplication des usages des applications et services fournis par le Cloud.

IDC vient de se pencher sur le potentiel de cette technologie relativement jeune (les premières offres concrètes datent de moins d’un an). Et, selon le cabinet d’étude, le chiffre d’affaires généré par le SD-WAN dépassera les 6 milliards de dollars à l’échelle mondiale en 2020. Dans son rapport « Cloud and Drive for WAN Efficiencies Power Move to SD-WAN », IDC prévoit une croissance moyenne annuelle de 90% entre 2015 et 2020. Avec une forte demande en 2016 et 2017 sur plusieurs marchés verticaux. Une autre étude, dévoilée à l’été 2015 par IHS, avançait que près de la moitié des entreprises aux Etats-Unis planifient d’augmenter leurs investissements dans le SD-WAN au cours des deux prochaines années.

Intégrer le SD-WAN dans la stratégie Cloud

Successeur des réseaux WAN hybrides, le SD-WAN tire parti de la virtualisation du réseau pour s’abstraire de l’infrastructure en y ajoutant des couches de contrôle centralisé, de la visibilité réseau, des outils d’analyse d’applications, et potentiellement un système de choix intelligent des liens du réseau pour en optimiser la performance. Un profil technologique prompt à répondre aux besoins de transformation des entreprises avec les usages Cloud, notamment en s’appuyant sur l’automatisation de la fourniture des services.

Le marché est aujourd’hui animé par les équipementiers (Cisco, Brocade, Juniper Networks, Nokia (Nuage Networks/Alcatel-Lucent), Huawei), des éditeurs établis (Silver Peak, Riverbed), et autres start-up (CloudGenix, Glue Networks, Talari, Velocloud, Viptela…). Pour l’heure, les différents fournisseurs devraient profiter de ces opportunités de croissance pour se développer. Mais, comme pour nombre de technologies émergentes, des mouvements de concentration pourraient arriver vite.

« Comme l’utilisation du Cloud public et privé continue de croître, les performances du WAN deviennent critiques pour les charges de travail sensibles à la latence et à la continuité des activités inter-datacenter, commente Rohit Mehra, vice-président chargé des marchés Infrastructure réseau chez IDC. En conséquence, […] les architectures WAN doivent être prises en considération au regard de l’infrastructure du centre de calculs. […] Il y a un plus grand besoin d’intégrer les services Cloud dans les environnements WAN pour assurer la performance des workload/applications, leur disponibilité et sécurité. » Autrement dit, intégrer les questions du réseau au moment du déploiement du Cloud en regard des dernières technologies disponibles.


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