Externalisation IT : le cloud n’a pas encore conquis l’Europe

ISG externalisation IT 2020

L’externalisation « as a service » a pris le dessus sur l’outsourcing traditionnel… en Amérique et en Asie, mais pas en Europe, selon les données d’ISG.

Pour assurer le succès de GAIA-X, il faudra d’abord que la pénétration du cloud soit plus importante, en France comme en Europe. Ce constat, on le doit à Hubert Tardieu. L’intéressé préside temporairement l’association européenne qui porte ce projet d’infrastructure de données souveraine.

Ses propos trouvent un écho dans les dernières statistiques d’ISG sur le marché de l’externalisation informatique. Le groupe de conseil IT prend en considération les contrats dont l’ACV (valeur annualisée) est d’au moins 5 millions de dollars. Il la présente sous le prisme de trois zones géographiques : Amériques, Asie-Pacifique et EMEA.

Cette dernière est la seule où le segment du « as a service » (cloud + colocation) n’a pas dépassé, en 2020, celui des services managés. Le premier affiche en l’occurrence un ACV de 12,1 millions de dollars (+2 % d’une année sur l’autre). Tandis que le second en est à 8,3 milliards (+15 %).

Dans la catégorie « services managés », l’ITO (externalisation d’infrastructure) affiche une croissance annuelle notable : +20,9 %, à 10,5 milliards de dollars. Sa troisième meilleure année dans les statistiques d’ISG, publiées depuis 2006. Au contraire, l’ACV du BPO (externalisation de processus) chute, de 50 %, à 1,6 milliard de dollars. L’effet de la crise sanitaire sur les centres d’appels n’y est pas étrangère.

Indicateurs également dans le rouge pour le SaaS : -2,8 %, à 2,2 milliards de dollars. L’IaaS, en revanche, enregistre une nette progression annuelle de son ACV : +23,4 %, à 6,1 milliards de dollars.

Externalisation : le SaaS patine

Cette progression est comparable sur la zone Amériques, avec néanmoins un ACV deux fois plus important : 12,2 milliards de dollars (+24,6 %). Le SaaS y est aussi en croissance (+7,5 %, à 5,8 milliards)… comme le BPO (+7,4 %, à 3,3 milliards), mais pas l’ITO (-8 %, à 9,2 milliards), faute de contrats majeurs signés en 2020.

Toujours sur cette zone Amériques, l’ACV 2020 ressort à 30,4 milliards de dollars, dont environ 59 % pour le XaaS (17,9 milliards). En Asie-Pacifique, il en est à 9 milliards, dont environ 77 % pour le XaaS (+18,9 % pour l’IaaS ; -1,6 % pour le SaaS).

Au niveau global, ISG avance un ACV qui avoisine 60 milliards de dollars. Dont :

  • 26,6 milliards pour les services managés (ITO : 21,4 milliards ; BPO : 5,3 milliards)
  • 33,2 milliards pour le XaaS (IaaS : 24,3 milliards ; SaaS : 8,9 milliards)

France : les services managés au top

Parmi les deals qui ont porté l’ITO en zone EMEA, il y a le contrat de 8 ans qu’Infosys a signé avec Daimler. Et celui que Wipro a noué avec Metro AG.
Du côté de l’IaaS, il y a Nokia avec Google, AWS avec Standard Chartered Bank et Microsoft avec Deutsche Telekom.
Et pour les SaaS, SAP avec Rabobank, Oracle avec Aegon et Salesforce avec Bentley Motors.

En France, l’ACV des services managés a atteint, au 4e trimestre 2020, son plus haut depuis 9 ans, à 386 millions d’euros.

Ils sont 15 à figurer dans la liste des fournisseurs ayant dégagé un ACV supérieur à 10 milliards de dollars en 2020. Parmi eux, un nouvel entrant : SAP, qui rejoint Alibaba, AWS, Google, Microsoft et Salesforce dans la catégorie « as a service ». Sur les services managés, Accenture côtoie Atos, Capgemini, Cognizant, DXC Technology, IBM Global Services, Infosys, NTT Data et TCS.
Dans la catégorie « 3 à 10 milliards de dollars », on aura noté l’entrée d’OBS et de Sopra Steria.

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