Externalisation: les projets de Carrefour bloqués par la Justice

Le juge estime que le projet ne « répond pas aux exigences du Code du travail ». Une première en France

On ne compte plus les projets d’externalisation. Les entreprises, à la recherche de réduction de leurs coûts, confient de plus en plus de responsabilités (informatique, centre d’appels, gestion du parc de mobiles, comptabilité…) à des prestataires externes. Conséquence: une rentabilité accrue pour l’entreprise mais aussi des emplois en moins.

Les salariés tentent aujourd’hui de bloquer ces projets. Et dans certains cas, la lutte porte ses fruits. Ainsi, pour la première fois, la justice a suspendu l’externalisation de services informatiques du groupe français d’hypermarchés Carrefour, a-t-on appris lundi auprès du tribunal de grande instance de Caen. Le projet d’externalisation visait la société Carrefour système d’information France (CSIF), filiale informatique du groupe, vers la société Hewlett Packard. 61 emplois sur 600 étaient concernés. Mais la justice a estimé que le projet ne « répond pas aux exigences de l’article L122-12 alinéa 2 du Code du travail ». Selon Jean-François Debeugny, délégué CFDT de CSIF, cet article stipule que les activités doivent constituer une entité autonome avant d’être externalisée. La décision de tribunal équivaut selon lui à une « casse » du projet. Mi-septembre, près de 25% des salariés avaient débrayé pendant deux heures chez CSIF – dont les sites se trouvent à Lyon, Paris et Mâcon (Saône-et-Loire) – pour protester contre le projet d’externalisation, selon la CFDT.