F1 : Intel met son calcul haute performance au service de BMW

Le nouveau supercaluclateur d’Intel permet à l’écurie allemande d’améliorer
ses travaux de simulation. Avec succès visiblement

Silverstone (Grande-Bretagne) – Il est bien loin le temps où les sponsors des écuries de Formule 1 se contentaient d’apporter une colossale somme d’agent pour voir apparaître leurs logos sur le flanc des bolides.

Aujourd’hui, les sponsors, notamment les partenaires technologiques sont mis à contribution pour améliorer la compétitivité des voitures où les différences se mesurent en dixièmes de secondes. De telles collaborations sont gagnantes-gagnantes pour les deux parties, l’écurie s’offrant une expertise technologique de taille, le partenaire de son côté travaillant sur des cas concrets et améliore son image.

En Formule 1, les exemples d’apports technologiques se multiplient. On a vu ici comment AT&T améliorait considérablement l’efficacité de l’écurie Williams-Toyota grâce à la refonte de ses communications.

Un peu plus haut dans la grille des constructeurs, BMW-Sauber a fait confiance à Intel. Le premier fondeur mondial ne s’est pas contenté de fournir des PC ‘Intel Inside’ à l’écurie allemande. Le groupe est avant-tout présent dans le domaine de la simulation à travers la fourniture d’un supercalculateur au doux nom d’Albert 2.

Mario Theissen, directeur de BMW Motorsport explique : « l’aérodynamique est cruciale en F1 et les travaux de simulation sont indispensables afin de pouvoir progresser de manière significative. Les essais en soufflerie apportent des éléments de réponse. Mais pas tous. L’utilisation d’Albert 2 nous apporte des informations importantes et complémentaires à la soufflerie dans le domaine de la CFD (Computational Fluid Dynamics) et nous permet de réduire les écarts avec les les écuries au top ».

Il faut dire qu’Albert2 est une bête de course dans son genre : 250 noeuds avec deux processeurs Intel Xeon 1560 double-coeur. La capacité de la mémoire principale est de 2.048 Gbytes, la puissance de calcul maximale atteint 12.288 Gflops. Concrètement, le ‘bête’ est capable d’effectuer 12,288,000,000,000 opérations arithmétiques à virgule flottante en une seconde…

« Le cluster basé sur ces processeurs permet d’effectuer les calculs les plus rapides en matière de dynamique des fluides », ajoute Christian Morales, Vice President & General Manager de Intel

Europe, Moyen-Orient et Afrique.

Le supercalculateur Albert2

Ouvert, avec les noeuds

Une représentation des simulations sur la dynamique des fluides

Avec BMW-Sauber, Intel travaille également sur d’autres sujets un peu plus classiques comme la télémétrie (mesure des paramètres de la voitures en course ou en essai). Grâce à 150 capteurs posés sur l’auto, une station de travail basé sur un processeur Xeon analyse en temps réel les paramètres et les transmet simultanément à des PC portables basés dans le stand, dans le garage et au quartier général de l’écurie, à Munich en Allemagne.

L’apport d’Intel semble porter ses fruits. Bien sûr, la technologie n’est pas tout et le talent exceptionnel des pilotes y est pour beaucoup. Mais l’écurie allemande se place aujourd’hui fermement au troisième rang mondial derrière McLaren et Ferrari mais devant Renault, double champion du monde des constructeurs 2005 et 2006.

L’objectif est de gagner des courses, mais aussi de vendre des voitures. La présence de BMW en F1 (comme de Toyota, Mercedes ou de Renault…) est avant-t out commerciale. Le constructeur allemand compte bien porter son partenariat avec Intel dans ses voitures grand public. Il s’agit par exemple d’apporter des technologies sans fil (Wi-Fi et WiMax) dans les habitacles et d’optimiser l’utilisation de plates-formes de divertissement.