F5 Networks chercherait un repreneur

Déstabilise par le départ surprise de son Pdg en fin d’année dernière, F5 Networks traverse une crise de gouvernance et vient de perdre un procès contre son concurrent, Radware. La firme se chercherait un avenir dans une cession.

F5 Networks chercherait à se vendre. La direction de l’entreprise américaine auraient engagé la banque d’investissement Goldman Sachs dans cette optique et afin de réfléchir à l’avenir de l’entreprise, rapporte l’agence Reuters qui s’appuie sur une source anonyme dite « proche du dossier ».

Créée en 1996 à Seattle, F5 est spécialisé dans les solutions d’optimisation et de sécurisation des applications et du trafic réseau pour les datacenters et serveurs. Ses offres se déclinent sous formes d’appliances physiques ou virtuelles chargées de filtrer le trafic en fonction des contenus et profils d’utilisateurs qui le génère. L’éditeur développe son propre OS, TMOS (trafic management OS) et les différentes applications qui viennent s’y greffer. Plus récemment, F5 a commencé à décliner une partie de son offre de sécurité (anti-DDoS, firewall…) dans le Cloud.

F5 compte 47 des 50 grandes entreprises du Fortune 50 parmi ses clients. Il est bien implanté auprès de la plupart des compagnies aériennes, banques commerciales et opérateurs américains ainsi que dans les secteurs automobile et de l’énergie à l’échelle internationale. En 2015, le fournisseur, qui emploie près de 4 200 salariés, a affiché un chiffre d’affaires de 1,92 milliard de dollars, en hausse de 11% par rapport à 2014, pour un résultat net de 365 millions. Sa valorisation boursière s’élève à 8,3 milliards de dollars environ. F5 a néanmoins alerté sur une baisse de ses commandes au deuxième trimestre 2016 en raison de l’affaiblissement du marché américain des télécoms.

Un problème de direction opérationnelle

Pour l’heure, F5 n’explicite pas cette éventuelle stratégie de vente. Mais le groupe a connu des problèmes de gouvernance ces derniers mois. Son précédent PDG, Manuel Rivelo, a été débarqué pour raisons personnelles, à peine 6 mois après avoir pris ses fonctions à la tête de la firme où il était entré en 2011 pour y conduire le développement de Synthesis, l’architecture phare de fourniture des applications réseau pour le datacenter et le Cloud. Ce départ inattendu, intervenu en décembre 2015, a poussé l’ancien dirigeant John McAdam, Pdg pendant 15 ans de l’entreprise, à sortir de sa simili retraite prise en juillet 2015. Ce dernier a pris la présidence du conseil d’administration. Un retour en arrière qui devait être temporaire mais, visiblement, F5 n’a pas su lui trouver un nouveau successeur pour diriger l’entreprise.

En mars dernier, lors d’une conférence avec les investisseurs, McAdam affirmait ainsi « être de retour pour de bon ». Une éventuelle vente serait un moyen de régler ce problème de direction opérationnelle. D’autre part, en mars dernier, F5 a perdu un procès contre son concurrent Radware, qui l’accusait de violation de brevets et laissait entendre qu’il pourrait lancer d’éventuelles actions contre la commercialisation de l’offre logicielle BIG-IP de F5.

En 2010, F5 avait attiré l’attention d’acteurs comme IBM, Oracle ou Juniper Networks. Seront-ils toujours intéressés ?


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