Facebook : quasi triplement des contenus censurés après le Bataclan

Une photo des attentats du 13 novembre dernier en France, à Paris, a largement influencé la très forte hausse des contenus censurés à la demande de gouvernements sur Facebook fin 2015.

Facebook vient de publier son rapport semestriel sur les requêtes gouvernementales. La croissance des demandes de données d’utilisateurs du réseau social est restée soutenue au deuxième semestre 2015. Et les restrictions d’un contenu prohibé ont presque triplé. Des publications liées aux attentats de Paris et le renforcement de la lutte antiterroriste expliquent la tendance.

32 100 copies d’une seule photo en France

Globalement, les restrictions de contenus en violation avec les lois nationales ont bondi en un semestre, passant de 20 568 pages à 55 827 pages d’un contenu prohibé. Et la France devance largement les 91 autres pays étudiés. Son gouvernement a demandé de limiter l’accès à 37 695 pages d’un contenu. Il s’agissait le plus souvent de la copie d’une photo en rapport avec les attentats du 13 novembre 2015 à Paris (l’image aurait été prise à l’intérieur du Bataclan après l’attaque).

« Nous avons restreint l’accès en France au contenu signalé en vertu des lois interdisant le négationnisme et l’apologie du terrorisme, ainsi qu’à 32 100 copies d’une seule image en rapport avec les attentats terroristes de novembre 2015 à Paris. (Une publication) qui, d’après l’OCLCTIC (Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication), viole les lois françaises relatives à la protection de la dignité humaine », explique Facebook dans son rapport.

Ordonnances de non-divulgation aux États-Unis

Parallèlement aux restrictions d’accès, les demandes gouvernementales pour des données de comptes utilisateurs ont augmenté de 13 % en un semestre, pour atteindre les 46 763 demandes de renseignement déclarées au deuxième semestre 2015, contre 41 214 au premier semestre 2015. Facebook précise aussi que 60 % des demandes US sont associées à une ordonnance de non-divulgation, l’entreprise américaine n’a donc pas le droit d’en informer les utilisateurs concernés.

Or les États-Unis sont toujours en tête des demandes de renseignement adressées au réseau social, avec 19 235 requêtes transmises à la plateforme durant la seconde moitié de 2015, contre 17 577 au précédent semestre. Les États-Unis devancent ainsi l’Inde (5 561 demandes), le Royaume-Uni (4 190), l’Allemagne (3 140) et la France (2 711). Leur position dans ce top 5 n’a pas changé.

Mais le taux de demandes satisfaites varie toujours fortement d’un pays à l’autre. Il est supérieur à 80 %, par exemple, dans deux pays anglophones qui pratiquent la Common Law, les États-Unis (81,41 %) et le Royaume-Uni (82,15 %), mais il chute à 54,22 % en France et à 42,26 % en Allemagne.

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