Facebook : une grosse bulle prête à éclater ?

Danger © Sergieiev - Shutterstock

Le réseau social Facebook fête ses dix ans et son succès mondial incontesté. Toutefois, des ombres planent sur la société. Ombres qui pourraient contaminer le Nasdaq, vu le symbole que représente la société.

Facebook vient de souffler ses dix bougies. Le réseau social de Mark Zuckerberg affiche, en 2013, 1,23 milliard d’utilisateurs (+16%), un chiffre d’affaires de 7,87 milliards de dollars (+55%) et un bénéfice net de 1,5 milliard de dollars. Plus de détails se trouvent dans notre précédent article « 10 chiffres clefs pour les 10 ans de Facebook ».

Toutefois, tout n’est pas rose pour le champion des réseaux sociaux. En effet, sur 1,23 milliard d’utilisateurs, ‘seuls’ 757 millions se connectent chaque jour. De plus, la société estime que 5,5 % à 11,2 % des comptes sont de faux profils. Cela peut sembler peu, mais le fait d’avoir potentiellement une chance sur dix de tomber sur un faux profil ne peut qu’abaisser l’image de marque du réseau auprès de ses utilisateurs.

Récemment, nous apprenions que les plus jeunes étaient de moins en moins nombreux à utiliser Facebook, considéré comme passé de mode (voir « Facebook, un réseau social déjà délaissé par les ados »). Certains chercheurs estiment même que Facebook pourrait perdre 80 % de ses utilisateurs d’ici 2017. Reste que le service est construit de telle façon que ses usagers sont captifs. S’ils décident de le quitter, ils perdent en effet leurs données et leur réseau de contacts.

Une surcapitalisation boursière dangereuse

Lors de l’introduction en Bourse de Facebook, nous nous étions montrés inquiets. La capitalisation boursière de la firme affichait en effet une franche démesure par rapport aux résultats du groupe. Elle promettait ainsi de se montrer 63 fois supérieure aux résultats annuels de la société (voir « Facebook : la Bourse joue-t-elle au 421 ? »).

La réaction du marché ne s’est pas fait attendre : la valeur de l’action a fortement chuté. Toutefois, elle s’est depuis rattrapée, l’euphorie l’ayant emporté sur le bon sens. En 2013, la capitalisation boursière de Facebook a dépassé les 150 milliards de dollars, alors même que la société n’a généré que 1,5 milliards de dollars de profit sur l’année.

Une société dont le début de la chute est promis d’ici 3 ans peut-elle avoir une telle valeur en Bourse ? Comme toujours à la Bourse, tout est question de confiance. Soit tout se passera bien, avec peut-être quelques ajustements, soit le Nasdaq aura encore droit à une crise majeure. Après l’euphorie, gare à la gueule de bois.

Bien entendu, la plupart des analystes s’accordent pour dire que les réseaux sociaux ne sont pas une passade. Donc pas de crise en vue ? Pour rappel, Internet n’est pas une passade non plus, mais la bulle Internet a bien éclaté.

Une bulle « réseaux sociaux » en formation ?

Le fait n’est pas tant de savoir si Facebook sombrera ou pas sur les marchés. Avec une telle capitalisation boursière, sa chute pourrait avoir des conséquences sur l’ensemble du Nasdaq et c’est bien là le problème.

Soit la crise sera passagère, soit elle se transformera en crise de confiance pour l’ensemble du secteur. La chute de l’action Facebook – si elle doit se produire un jour – pourrait emporter avec elle tous les acteurs du monde des réseaux sociaux, qu’ils soient profitables ou pas.

Crédit photo : © Sergieiev – Shutterstock


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