Facebook et IA, à la recherche du 6ème sens numérique

Dans une session de questions-réponses, Mark Zuckerberg est revenu sur l’implication de Facebook dans l’intelligence artificielle. Un moyen de mieux comprendre les utilisateurs et leurs relations avec les autres.

Intelligence artificielle, réalité virtuelle, nouvelles formes de communication : Mark Zuckerberg a ratissé large ce mardi dans le cadre d’une session publique de questions-réponses sur sa page Facebook. Tout en revenant sur le développement des accès Internet dans le monde, le fondateur et patron du réseau social a également abordé des sujets plus personnels : sa définition du bonheur, ses aspirations pour les 10 prochaines années, ses interrogations sur la vie éternelle…

Les travaux sur l’intelligence artificielle ont pris leur envol fin 2013. Le Français Yann Le Cun, enseignant spécialiste du « deep learning » à l’université de New York, est recruté pour monter un laboratoire.

Deux autres structures ont vu le jour depuis lors. L’une est installée au siège social californien de Facebook (Menlo Park). L’autre vient d’être ouverte – début juin – à Paris. Elle est chapeautée depuis la Silicon Valley par Yann Le Cun, dans le cadre du programme FAIR (Facebook AI Research).

Ce réseau de laboratoires travaille notamment sur des algorithmes capables de comprendre ce que partagent les utilisateurs pour montrer le contenu aux personnes susceptibles d’être intéressées.

En mars, lors de la dernière conférence F8, Facebook avait levé le voile sur quelques-uns de ses développements en coulisse. Dont un système – à l’état de prototype – destiné à contextualiser les statuts écrits… et les vidéos, en étant par exemple capable de reconnaître près de 500 types d’activités sportives et de faire des différences subtiles, par exemple entre patinage et hockey sur glace.

L’intelligence artificielle, un 6ème sens humain ?

Côté statuts, cette intelligence artificielle peut déterminer, sans connaissances préalables, des relations d’inclusion, de possession ou encore de situation. L’idée générale étant de « ne pas montrer de vidéos de base-ball à quelqu’un qui n’aime que le football ».

Mark Zuckerberg va plus loin : « Si quelqu’un publie une photo sur laquelle apparaît un de ses amis, nous devons nous assurer que cet ami la voie. Si quelqu’un publie la photo d’un chien, on doit pouvoir la montrer à celles et ceux qui aiment les chiens ». Pour le jeune milliardaire, cela implique de développer des systèmes qui reprennent – et améliorent – les cinq sens humains, selon ITespresso.

Outre la vision, l’écoute fait l’objet d’une attention particulière au sein des laboratoires, avec la fonction « speech-to-text » et l’interprétation du langage naturel. C’est précisément le domaine de compétence du Language Technology Group, monté discrètement en interne et qui s’appuie notamment sur les technologies héritées du rachat de Wit.AI (API de reconnaissance vocale pour les applications).

Interrogé sur l’avenir de Facebook à moyen terme, Mark Zuckerberg met l’accent sur les expériences immersives en réalité virtuelle, ainsi que sur l’apport des « wearables », au-delà des montres connectées. S’interrogeant sur le fonctionnement du cerveau et de l’apprentissage, sur la possibilité d’éradiquer un jour toutes les maladies, il se demande aussi « si une loi mathématique fondamentale régit les relations humaines ». Et d’ajouter, en référence au programme Internet.org : « En moyenne, pour 10 personnes connectées, 1 sort de la pauvreté. […] Cela veut dire 400 millions sur les quelque 4 milliards qui n’ont pas encore accès au Net ».

A lire aussi :

Assises de la sécurité 2014 : le cerveau au cœur de la cybersécurité

Comment l’intelligence artificielle va remplacer des millions d’emplois

Bill Gates se méfie des progrès de l’intelligence artificielle

@life_in_a_pixel-shutterstock