Facebook Messages: les limites de la messagerie de Facebook

Facebook justifie le blocage des liens vers The Pirate Bay dans le cadre de sa lutte anti-spam.

Les écueils se multiplient autour de Facebook Messages, la nouvelle offre de communications électroniques du premier réseau social. Après la mise en garde de Sophos sur les risques de concentrer l’ensemble de ses échanges et contacts en un seul endroit face à aux véracités des pirates, le problème vient cette fois de l’éditeur lui-même. Facebook interdit tout simplement l’envoi de liens vers l’annuaire de fichiers BitTorrent The Pirate Bay. Une mesure appliquée tant lors de la rédaction de courriels qu’à l’occasion d’une mise à jour du mur (ou statut) de l’utilisateur.

Lorsqu’un membre du réseau tente de partager un lien vers une page de The Pirate Bay, Facebook bloque l’envoi du message et fait apparaître une fenêtre expliquant que le lien copié renvoie vers du contenu jugé illicite car abusif ou lié à du spam. Y compris si le lien pointe vers un contenu totalement légal. Qui a dit censure?

« Nous avons des systèmes en place pour prévenir les abus sur Facebook et éviter le spam que nous allons continuons à déployer sur le nouvel outil Messages. Nous ne communiquons pas les détails de ces systèmes », justifie un porte-parole de Facebook à Wired.com. Autrement dit, censurer les liens vers The Pirate Bay revient à lutter contre le spam. Pourquoi pas?

S’il est vrai que The Pirate Bay a été condamné par la justice suédoise en avril 2009 (sous la pression des majors du disque et du cinéma), la plate-forme BitTorrent a fermé son annuaire (Tracker) en novembre 2009 (mais le site continue de publier des liens vers d’autres trackers ou sites décentralisés). De plus, tous les contenus pointés par The Pirate Bay ne sont pas illégaux. Interdire d’en faire la publicité revient à stigmatiser bêtement l’outil dans son ensemble (autrement dit assimiler le protocole P2P à de la piraterie). Un choix d’autant plus discutable que The Pirate Bay n’est pas, loin s’en faut, la seule plate-forme invitant à pirater du contenu illégalement diffusé.

Une démarche à la limite de la légalité. Notamment au regard de l’Electronic Communications Privacy Act qui, aux Etats-Unis, interdit aux fournisseurs du service d’intercepter les messages des utilisateurs, sauf en cas de problème sécuritaire. Le blocage de The Pirate Bay relève-t-il de la sécurité? De plus, Facebook présentait son nouveau service comme un canal de communication privé entre membres. Un usage privé qui atteint rapidement ses limites