Facebook ou celui qui voulait créer du lien social malgré nous

Facebook poursuit son expansion. Il place ses internautes au cœur de l’Open Graph, une gigantesque cartographie qui lie les gens et leurs «amis» aux sites qu’ils consultent.

Lors de la conférence de développeurs F8 hier à San Francisco, Mark Zuckerberg, Pdg du réseau social mondial, a présenté son nouveau système baptisé Open Graph, « pour un Web plus intelligent, plus social et plus personnalisé ». Basé sur le concept du « social graph », qui cartographie les gens, leurs amis, leurs centres d’intérêts via les films qu’ils aiment, les sites qu’ils visitent… ce système regroupe toutes ces informations.

« Aujourd’hui, le web c’est une série de liens non structurés qui relient des sites entre eux », a déclaré le fondateur de Facebook. Décidément animé d’une mission envers les internautes, ce dernier a expliqué qu’ils allaient « rendre possible ces connexions » entre les sites.

L’Allemagne boycotte Facebook

Ainsi, sans rien demander à personne, si vous vous connectez sur votre profil Facebook et que vous ouvrez le moteur de recherche musical Pandora (réservé au territoire américain), automatiquement, une chanson de l’un de vos groupes « préférés », l’un de ceux dont vous êtes allé voir le site ou que vous avez « tagué » via Facebook en activant « j’aime » se mettra en ligne. Et vos désirs deviennent réalité?

Dans le même temps, vous saurez qui, dans vos « amis », aime le groupe qui interprète le titre que vous êtes en train d’écouter, parce que, lui aussi, aura tagué ce groupe ou aura visité sa page.

Et les sites partenaires participent. Un million d’entre eux devrait intégrer le plugin « j’aime » afin de participer à cette gigantesque cartographie des données. Grâce à des plugins « j’aime » que l’internaute activera, les sites pourront utiliser les données du réseau social. Mark Zuckerberg a émis l’idée de revoir les conditions d’utilisation de Facebook afin de favoriser la communication de données personnelles aux partenaires. Une vue diversement accueillie. Un vent de protestation souffle d’ailleurs en Allemagne.

Le Monde rapporte que «la ministre de la consommation allemande, Ilse Aigner, s’est fendue d’une lettre ouverte à Mark Zuckerberg, PDG et fondateur de Facebook, pour lui faire part de son « étonnement » face à cette nouvelle politique, et menacer de quitter un site sourd aux « inquiétudes des utilisateurs et aux critiques des défenseurs des consommateurs ». »

Avec ses 400 millions d’utilisateurs dont 15 millions en France, Facebook est partout, ou presque. L’ignorer, s’en préserver parait de plus en plus difficile. Du travail en perspective pour la Commission nationale de l’informatique et des Libertés (CNIL)?