Facebook: «Prenez le contrôle de vos données»

En proposant de meilleurs outils de contrôle de ses données personnelles, Facebook répond à la demande de ses membres… et prévient l’arrivée du concurrent Google Me.

« Nous avons entendu haut et fort que vous souhaitiez plus de contrôle sur ce que vous partagez sur Facebook. » Une fois n’est pas coutume, les modifications que Facebook a apporté, mercredi 6 octobre, tant en nouvelles fonctionnalités qu’en conditions d’utilisation, semblent aller dans le bon sens pour l’utilisateur. Lequel devrait désormais disposer de nouveaux moyens de contrôle de ses données personnelles.

A commencer par la fonction Groupes (Groups en anglais) qui permet simplement de qualifier des listes de contacts par thématiques (famille, amis, relations professionnelles, membres du club de collectionneurs de coquilles d’escargots…) qui permettra de cibler facilement le partage des contenus avec un groupe défini. La photo du petit dernier à la famille, les photos de vacances aux amis, etc. La fonction permet aussi de partager des documents éditables en ligne (fonctions basiques de mise en forme des styles). Mais aussi, plus impressionnant, de discuter simultanément en direct avec tous les membres présents d’un groupe (ou d’accéder aux récapitulatifs des discussions). En revanche, il n’est pas possible de limiter à un groupe la publication d’un contenu sur son mur.

Autre nouveauté, Facebook introduit une fonctionnalité pour rapatrier sur son disque dur tous les contenus postés sur son profil  depuis la création du compte: photos et vidéos mais aussi statuts et messages. La possibilité de copier, de manière protégée (saisie mot de passe…), un contenu précis posté par l’utilisateur est également à l’ordre du jour. Autant d’archives qui permettront de suivre l’historique de son profil Facebook mais au risque d’encombrer le disque dur (qui ne devra donc pas tomber entre de mauvaises mains) d’informations déjà présentes sur le média de stockage.

Mais la grande nouveauté vient de la simplification des moyens de contrôle des données. La plate-forme sociale met désormais à disposition un tableau de bord qui permet de vérifier l’usage que les applications font de nos informations personnelles. « Alors que vous développez vos expériences sociales et personnalisées sur le web, il est important que vous puissiez vérifier exactement comment les autres sites utilisent vos informations afin d’améliorer votre expérience », justifie le fondateur Mark Zuckerberg dans son billet.

Le tableau de bord affiche, en une seule vue, l’ensemble des applications utilisées. A partir de là, il est possible d’affiner les droits d’accès aux informations de ces applications, ou de les supprimer définitivement (ce qui supprime aussi les contenus visiblement). Très appréciable en regard du nombre exponentiel d’entres elles qui tend à s’accumuler encouragé par la facilité de leur installation.

A noter que ces modifications ne sont pas forcément activées dans l’immédiat à tous les profils. A titre d’exemple, la personnalisation instantanée sur les sites web partenaires (qui se limitent à cinq pour l’heure) n’était, dans notre cas, pas encore disponible. Pas plus que l’option de téléchargement des contenus en un clic.

Facebook justifie ces innovations par un souci de répondre à une demande (légitime) massive des utilisateurs. C’est aussi un moyen pour le premier réseau social mondial, avec plus de 500 millions de membres revendiqués, de se préparer à l’arrivée de Google Me. Eric Schmidt, le P-dg de Google, a confirmé l’arrivée pour l’automne d’une plate-forme sociale développée par Mountain View. Si les détails du produit ne sont pas connus, il semble que la future plate-forme vise au-delà du réseau social et pourrait bien s’appuyer sur les services de Google massivement utilisés pour opérer. Une stratégie qui pourrait couper pas mal d’herbe sous les pieds du géant des réseaux sociaux.