Fibre : France Télécom lancera des tests en province

Après Paris et la banlieue, l’opérateur historique pourrait lancer des
pilotes dans certaines grandes villes. Mais n’envisage toujours pas de lancement
commercial et national

France Télécom accélère un petit peu son plan fibre optique, technologie qui devrait à terme remplacer l’ADSL. Rappelons que l’opérateur historique a lancé des tests en grandeur nature dans certains arrondissements de Paris et dans cinq villes des Hauts-de-Seine avec 1.000 clients (lire notre encadré). Selon les Echos, le groupe envisage désormais d’étendre ces pilotes à quelques grandes villes de province.

Selon le quotidien, France Télécom pourrait déployer des réseaux FFTH (Fiber to the Home) dans dix grandes agglomérations. L’opérateur indique de son côté que rien n’est encore décidé: « cela peut être 3 comme 10 villes », commente Louis-Pierre Wenes, membre du comité de direction générale.

Cette accélération du plan de marche de France Télécom répond certainement aux pressions exercées par la concurrence. Illiad, la maison mère de Free a annoncé qu’elle dépensera 1 milliard d’euros pour déployer en 2007 son propre réseau à Paris et dans certaines villes de province. Le groupe s’est par ailleurs emparé de CitéFibre, opérateur indépendant parisien qui compte quelques centaines de clients en FFTB (Fiber to the Building).

France Télécom tient à sa position de pionnier. En tout cas dans les grandes villes où le marché commencera à démarrer. Pour autant, le groupe n’entend toujours pas de lancement national à court terme. D’abord parce que la fibre exige de lourds investissements. Selon l’Idate, il faudra d’abord débourser 10 milliards d’euros pour couvrir 40% de la population urbaine. 30 milliards supplémentaires seront nécessaires pour couvrir les 60% restant de la population des zones urbaines. L’institut estime que le génie civil représentera 65% à 70% du coût de déploiement d’un réseau très haut débit en fibres optiques.

Ensuite, Didier Lombard, p-dg de l’opérateur estime que le marché n’existe pas encore. « Je n’annonce pas de plan d’investissement, mais j’annonce un choix technologique », expliquait-il en janvier dernier, se bornant à préciser qu’il n’y aurait pas d’investissements massifs avant 2008 dans cette technologie.

Un avis confirmé par Louis-Pierre Wenes : « Nous pensons toujours qu’il n’y a pas de besoin massif pour le très haut débit avant 2009. Que peut-on faire avec 50 Mb/s aujourd’hui, à part pour une fraction de la population du ‘peer-to-peer’ ? », explique-t-il auxEchos.

Harcelé dans le fixe et l’ADSL par les opérateurs alternatifs, le groupe doit pourtant affronter le risque d’une perte de vitesse. Il a cruellement besoin de reprendre l’avantage avec une offre différenciante. Pour autant, France Télécom n’a actuellement pas les moyens d’investir pour un lancement national.

Par ailleurs, l’opérateur attend de savoir si son rôle d’investisseur le protégera de la régulation et donc d’une ouverture immédiate à la concurrence. Ce qu’il refuse pour le moment. De même, il attend de connaître les modalités de déploiement: mutualisé (comme le demande l’Arcep) ou pas ?

L’offre de France Télécom L’Internet à très haut débit d’Orange (France Telecom) via la fibre optique est une réalité pour une centaine de foyers franciliens. Conformément à son programme de test, l’opérateur a raccordé des clients dans les 3e, 4e, 6e, 7e, 13e et 16e arrondissements de Paris et dans cinq villes des Hauts de Seine (Asnières sur Seine, Boulogne Billancourt, Issy-Les-Moulineaux, Rueil Malmaison, Villeneuve-La-Garenne).La technologie utilisée est le FTTH (Fiber To The Home) combinée au GPON (Giga Passive Optical Network). Le GPON permet d’atteindre des débits jusqu’à 2,5 Gigabits/s en descendant et 1,2 Gigabits/s en remontant.France Télécom a déployé cent kilomètres de fibre optique depuis ses équipements jusqu’aux appartements et pavillons des clients. Le pilote Très Haut Débit coûte 70 euros par mois (dont 2 mois gratuits). Il inclut l’accès Internet, la télévision numérique, le téléphone illimité. Il comprend également l’installation des équipements à domicile et la mise en service.