Fibre optique : les acteurs pour la mutualisation. Sauf…

France Télécom estime que ce n’est pas nécessaire. L’opérateur est également
contre la régulation

On le sait, l’avenir du haut débit se nomme fibre optique. Avec cette technologie, les internautesb auront accès à des débits supérieurs à 100 Mb/s afin d’exploiter en même temps plus de services comme l’IPTV en haute définition.

Mais la fibre coûte cher, très cher. Selon l’Idate, il faudra d’abord débourser 10 milliards d’euros pour couvrir 40% de la population urbaine. 30 milliards supplémentaires seront nécessaires pour couvrir les 60% restant de la population des zones urbaines. L’institut estime que le génie civil représentera 65% à 70% du coût de déploiement d’un réseau très haut débit en fibres optiques. Du lourd!

Seule solution pour supporter ces investissements colossaux: la mutualisation des coûts entre les opérateurs. C’est d’ailleurs la conclusion de la consultation publique lancée en avril dernier par le ministère de l’Industrie.

« La quasi-totalité des acteurs (qui ont répondu) considère que des efforts de mutualisation du réseau sont indispensables. Sinon, la couverture d’une grande partie du territoire ne sera pas rentable ou pas concurrentielle » , peut-on lire dans la synthèse.

Mais cette vision du marché n’est pas partagée par tous, et notamment par France Télécom. L’opérateur historique, qui a débuté des expérimentations à Paris et en banlieue estime « qu’aucune mesure n’est nécessaire ».

Le groupe est également contre toute régulation de ce marché qu’il considère comme émergent. Une vision partagée par le gouvernement mais pas par certains concurrents de France Télécom.

En juin dernier, François Loos, ministre de l’Industrie déclarait: « il faut laisser un avantage à celui qui prend le risque de l’investissement ». En clair, compte tenu des investissements colossaux nécessaires, France Télécom serait exempté de régulation et donc protégé de la concurrence, au moins pendant quelques années. « La régulation ne doit pas bloquer l’innovation », poursuit le ministre.

En Allemagne, Deutshe Telekom, qui a investi 3 milliards d’euros dans la fibre partage ce point de vue Il a obtenu le soutien du gouvernement qui s’apprête à déposer au parlement un projet de loi le protégeant de la concurrence. Un projet de loi qui déplaît fortement à la Commission européenne.

Rappelons qu’en France, divers acteurs se sont ou vont se lancer dans la fibre. Outre France Télécom, Free a annoncé le déploiement progressif d’un réseau (1 milliard d’euros d’investissement). Erenis et Citefibre ont de leur côté raccordé plusieurs milliers d’immeubles