Fin de la régulation des tarifs de détail de France Télécom sur le fixe

L’opérateur historique est désormais libre de ses prix, un avantage certain face à une concurrence très réactive

C’est une véritable petite révolution pour France Télécom. Jusqu’à aujourd’hui, l’opérateur devait demander l’aval du régulateur avant la mise en place d’un nouveau tarif de téléphonie fixe. On fait mieux pour être réactif.

Désormais, le groupe sera totalement libre de fixer ses prix pour le grand public dans la téléphonie fixe (à partir de cet automne). L’Arcep, le régulateur des télécoms annonce en effet la disparition quasi complète de la régulation sur ces tarifs. « L’évolution des marchés justifie un réexamen des obligations imposées à France Télécom », explique l’Autorité dans son communiqué. Par évolution des marchés, l’Arcep souligne que des offres alternatives comme la VoIP se sont fortement développées. En 2005, la téléphonie sur Internet a déjà représenté 7% des appels passés depuis un fixe. La pression concurrentielle s’est donc accrue sur France Télécom. Deuxième argument en faveur d’une dérégulation: la revente en gros de l’abonnement de France Télécom. En effet, les opérateurs alternatifs peuvent désormais revendre l’abonnement de France Télécom dans les zones où le dégroupage total n’est pas encore présent. « Cette offre, en donnant la possibilité aux opérateurs alternatifs de proposer à leurs clients un service global de téléphonie couplant accès et communications et en coupant la maîtrise de l’accès que conservait France Télécom, doit limiter les avantages commerciaux de l’opérateur historique ainsi que l’effet de levier qu’il possédait encore sur les communications », explique l’Arcep. Pour autant, si le régulateur et France Télécom estiment que la revente en gros de l’abonnement va dynamiser la concurrence, ce n’est pas l’avis des opérateurs alternatifs. Ces derniers estiment que le prix de gros est encore trop élevé pour proposer des offres agressives. Par ailleurs, le régulateur va alléger la régulation sur les tarifs du service universel. Au lieu de réguler chaque tarif, l’Arcep se contentera d’observer leurs évolutions globales.