Firefox: le Panda qui voulait révolutionner l’informatique

Firefox fait plus que s’attaquer à la forteresse Internet Explorer? Il crédibilise l’open source auprès des masses jusqu’à présent sceptiques. La révolution est en marche !

Le succès de Firefox, le navigateur Internet de la fondation Mozilla, ne se dément pas. Apparu officiellement dans sa version anglaise en novembre 2004, disponible depuis en 12 langues, il s’est attaqué à la forteresse monopolistique Internet Explorer (IE) de Microsoft.

En deux mois et demi, la part de marché de Firefox a atteint 5%, ramenant la part de marché d’IE chez les internautes de 95% à 90%. Et c’est le premier grand succès public d’une application développée selon le mode de l’open source. Et ce n’est pas une question de prix ! Certes Firefox est proposé gratuitement par la fondation Mozilla, dont les activités sont à but non lucratif. La fondation est financée par les donations d’AOL, IBM ou Sun, et portée par des milliers de contributeurs anonymes. Mais IE est lui aussi gratuit, livré en ‘bundle‘ par Microsoft avec d’autres logiciels de l’éditeur, dont Windows. Pour expliquer le succès de Firefox, il faut rechercher ailleurs, et d’abord dans le produit lui-même. S’il n’est pas exempt de défauts, une version 1.1 est attendue prochainement, Firefox ne présente pas les mêmes faiblesses que son concurrent. IE paye des années de critiques, de failles de sécurité, de pop-ups intrusifs, de virus, vers et spywares. Ainsi que d’un immobilisme incompréhensible de la part de Microsoft, qui a annoncé qu’il ne prévoyait pas de mise à jour sensible de IE dans l’immédiat ! De son coté, Firefox joue la carte de la sécurité associée aux fonctionnalités. Disposant de plus d’options que IE, plus rapide et plus performant selon les experts, le navigateur open source séduit. Mais Firefox n’est pas la seule application open source capable de rivaliser avec Microsoft. Open Office, Apache, MySQL ou JBoss l’ont précédé avec plus de succès, mais leur déploiement reste encore réservé aux environnements professionnels. En revanche, Firefox séduit les masses, le grand public, les internautes quelques soit leur système d’exploitation, Windows, Mac OS ou Linux. Et le renard pourrait bien être le premier produit open source à prendre des parts de marchés sensibles à Microsoft. 15% à 20% de parts de marché lui semblent en effet accessibles? Firefox pourrait donc être la prémisse d’une révolution. Celle où les applications open source vont remplacer les solutions propriétaires. Celle où un utilisateur, même sous Windows, pourra n’utiliser que des logiciels gratuits. Car avec Firefox, c’est l’image de l’open source et de la communauté qui change dans l’esprit des utilisateurs. L’open source accède à la fiabilité et devient enfin une alternative sérieuse pour le grand public, et pas seulement pour quelques professionnels initiés. Tous ces produits affrontent directement Microsoft. Et ils disposent d’atouts séduisants, dont la gratuité n’est pas le moindre. Sauf qu’il leur manquait une légitimité que l’expérience Firefox leur apporte enfin. La révolution est en marche ! De plus en plus d’utilisateurs, lorsqu’on évoque Microsoft, résonnent sécurité, virus et spyware. Avec l’open source, ils commencent à raisonner autrement, à des produits qui proposent une sérieuse alternative. Et en France ? Des impôts qui adoptent JBoss à la Marie de Paris qui envisage de migrer sous Linux, de l’armée avec son appel d’offre de 250.000 postes aux 80.000 postes de la police, c’est l’administration qui fait figure de tête de pont de l’offensive de l’open source. Lire notre dossier Spécial Salon Linux.