Focus : Android investit tous les marchés

Initialement créé pour les besoins des smartphones de nouvelle génération, le système d’exploitation mobile Android s’étend aujourd’hui dans tous les secteurs de l’électronique grand public.

Android est un système d’exploitation mobile créé par Google sur une base Linux. Son objectif ? Proposer aux constructeurs une offre moderne et relativement ouverte, afin de créer un vaste écosystème de terminaux et d’applications.

Dans le monde des smartphones, le pari est d’ores et déjà réussi : le nombre de téléphones Android a rapidement explosé, lançant ainsi une bataille sans pitié entre les différents constructeurs. Conséquence de cette concurrence, certains terminaux Android sont aujourd’hui très abordables. D’autres rivalisent d’originalité, comme le Xperia Play de Sony Ericsson, qui peut se transformer en console de jeux portable.

Les acteurs du monde mobile ont globalement choisi de répondre à la sortie de l’iPad avec des tablettes Android, reprenant ainsi des technologies qu’ils maitrisent bien (au grand dam de Microsoft, qui espérait probablement qu’ils optent pour le couple Atom et Windows). Hélas, cet OS est loin d’être adapté aux terminaux de grand format. Google a été forcé de réagir en proposant une version de son OS dédiée spécifiquement aux tablettes, Android 3.0.

Toute cette effervescence a une conséquence : le site AndroLib estime que plus de 220.000 applications Android sont disponibles aujourd’hui, dont plus de 62 % sont gratuites. Mieux, Android est en train de devenir la lingua franca du monde applicatif mobile. Les applications conçues pour cet OS pourront ainsi prochainement fonctionner sur le BlackBerry PlayBook de RIM, l’iPhone et l’iPad d’Apple et même sous les PC Windows.

Cette diversité se retrouve également dans les terminaux. Certes, le gros des troupes est constitué de smartphones et de tablettes. Toutefois, d’autres produits sont plus originaux : Nook a annoncé un lecteur de livres électroniques fonctionnant sous cet OS, Toshiba propose un ultraportable Android, et Archos des lecteurs multimédias de petite taille pouvant faire office de PDA. Dernier exemple en date, l’autoradio de nouvelle génération Asteroid de Parrot, un produit qui combine lecture multimédia, support du streaming, présence d’un GPS, etc.

Évidemment, pour tous les constructeurs le but reste le même : profiter de la large logithèque Android pour créer un écosystème logiciel autour de leurs produits. Toutefois, l’exercice à ses limites. Il est ainsi parfois difficile de faire fonctionner des applications prévues pour un smartphone sur un une tablette ou un GPS. Ce foisonnement oblige donc les constructeurs à mettre en place leurs propres boutiques de logiciels. Pour les développeurs, la situation est tout aussi confuse, même si, in fine, les marchés qui s’ouvrent à eux sont quasi illimités.

Le succès d’Android attire également les convoitises ; celles d’Oracle ou de Microsoft. Il est vrai que cet OS est loin de se montrer sans reproches sur le terrain de la légalité. Le danger pour les constructeurs de terminaux vient même parfois directement de Google, qui limite par exemple l’accès à Android 3.0 à certains produits emblématiques, condamnant ainsi d’autres offres, comme l’AC100 de Toshiba.

Si le succès d’Android est probablement impossible à enrayer, les acteurs du marché semblent aujourd’hui faire montre de plus de prudence, en se penchant sur d’autres offres, plus ouvertes, comme MeeGo ou LiMo… un peu comme si Android n’avait été finalement qu’un galop d’essai, avant la véritable déferlante des solutions Linux dans le monde mobile.