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Quand la France s’éveille à la robotique

Un 8ème rachat dans la robotique. Avec l’acquisition de Boston Dynamics – dont les robots inspirés du monde animal ont frappé les esprits -, Google a confirmé ses ambitions dans le domaine. « C’est un très bon signe », se réjouit Catherine Simon, présidente du salon Innorobo, qui se tiendra du 18 au 20 mars prochain à Lyon.  Le signe que le domaine est en train de sortir des labos pour gagner la grande consommation. Plusieurs indices viennent confirmer cette mutation : la création d’un cluster dédié dans la Silicon Valley (Silicon Valley Robotics), celle d’un indice dédié au Nasdaq ou encore le volume des investissements consentis en 2013 dans le Mecque mondiale de l’innovation (700 millions de dollars). « Ce n’était même pas la moitié en 2012 ou le quart en 2011, affirme Bruno Bonnell, le président de Syrobo, syndicat de la robotique de services (un marché estimé à environ 4,65 Md$ dans le monde, dominé par les robots médicaux). Des fonds dédiés aux télécoms et à Internet sont en train de migrer vers ce secteur ».

Arnaud et les robots

L’occasion de rappeler que le 1er fond d’investissement dédié au secteur était… français (Robolution Capital, un fonds de 60 millions d’euros créé par… Bruno Bonnell, Orkos Capital et Primnext et supporté par l’Europe et la BPI). Un fonds qui aura engagé toutes ses capacités financières « d’ici quelques jours », selon Bruno Bonnell. Une façon d’illustrer la place intéressante qu’occupe la France sur ce secteur en train de basculer vers un marché de masse si on se fie aux investissements consentis par Google, mais aussi Amazon (rachat de Kiva en 2011) ou Apple (qui  a engagé 10,5 milliards de dollars pour robotiser ses chaînes de production).

La France est ainsi la 3ème nation en termes de nombre de publications scientifiques sur le sujet. Reste à transformer l’essai. Autrement dit à développer les entreprises leaders du secteur de la robotique, notamment de la robotique de services (la robotique industrielle ayant déjà ses poids lourds japonais et allemands). Début 2014, Bruno Bonnell doit confirmer au ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, la feuille de route du plan France Robots Initiatives, dévoilé en mars 2013 à l’occasion de la précédente édition du salon Innorobo (en photo). « Avec ce plan, la France est le quatrième pays, après le Japon, la Corée du Sud et les Etats-Unis, à faire de la robotique une priorité industrielle », dit le président de Syrobo. Dans le cadre de ce plan, un partenariat avec le Japon doit prochainement être signé afin de bénéficier de l’avance des acteurs japonais en matière de développement de modèles humanoïdes. « Nous devons accepter l’idée d’utiliser des robots développés à l’étranger pour nous concentrer sur ce qui fait notre force : le logiciel permettant d’adapter le robot aux besoins », tranche Bruno Bonnell. Et d’expliquer que l’enjeu pour la France réside plus dans un changement d’état d’esprit que dans un alignement de subventions. « Nous avons tous les atouts pour être performants et nous ne sommes pas en retard sur ce sujet. Les sociétés qui réussissent outre-Atlantique sont de petites sociétés sortant de nulle part. » Façon de dire que, contrairement à l’Internet, les jeux ne sont pas encore faits.

Robots plug & play et auto-adaptables

Si le secteur est par lui-même promis à une croissance rapide (on parle d’environ 30 % par an sur les 4 prochaines années), il aura aussi un profond impact sur la compétitivité de l’industrie, comme l’explique Jean Tournoux, le délégué général du Symop (syndicat des machines et technologies de production). « C’est le modèle Fordien mâtiné de Toyotisme qu’il faut faire exploser. Pour gagner en compétitivité, les entreprises doivent coller à la demande. Ce qui implique de ne plus considérer un processus industriel comme une ligne mais comme un ensemble de briques qu’on agence et ré agence en fonction des besoins ». Une vision de « cellules robotisées plug & play et auto-adaptables » qui rapproche la robotique industrielle (un marché mondial de 26 Md$) de sa jeune et plus modeste cousine, la robotique de services.

En attendant que l’offre en la matière se développe, le Symop accompagne un plan baptisé Robot Start PME, soutenu par la BPI. Celui-ci permet à une entreprise d’être accompagnée dans la mise en œuvre de son premier robot : assistance lors de la définition du projet, aide au choix de la solution, subvention de 10 %, garantie de financement apportée par la BPI. Lancé il y a un mois et demi, ce plan a déjà permis d’identifier 80 PME intéressées. Objectif : en détecter 250 au total.

En complément :

Next Two : Renault avance sur la piste de la voiture robotisée

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