France : explosion de la VoIP, stagnation de l’Internet mobile

Selon le dernier observatoire de l’Arcep, notre pays compte désormais plus de 16 millions d’internautes

Les services IP ont décidément le vent en poupe dans notre pays. Selon le dernier observatoire de l’Arcep, qui couvre le deuxième trimestre 2007, VoIP et IPTV sont de plus en plus adoptés par les foyers français, portés par le succès des offres triple play des opérateurs et des FAI.

Jugez plutôt. Plus de 20% des abonnements téléphoniques (8,7 millions d’abonnements, soit une progression de 80% sur un an) sont des abonnements à un service de voix sur large bande. Désormais, 12% des lignes fixes (3,9 millions de lignes) ne sont uniquement associées qu’à un abonnement sur IP (dégroupage ou  » ADSL nu « ). Surtout, 30,3% du trafic téléphonique fixe est désormais passé en VoIP.

Même explosion de la part des abonnements à des services de télévision sur internet. Au deuxième trimestre, on en compte 3,8 millions avec plus de deux millions d’abonnements en plus sur un an, soit une augmentation de 119,1% par rapport au deuxième trimestre 2006.

Très logiquement, le nombre d’abonnements à l’Internet haut débit poursuit sa croissance vertueuse : on compte 14,2 millions de clients, soit une progression de 28,5% sur un an. Avec le bas débit et les autres types d’accès, l’Hexagone compte 16,1 millions d’internautes, soit une hausse de 13,8% sur un an.

Avec l’essor des services à valeur ajoutée et la hausse des abonnements, les revenus du secteur Internet en France sont plutôt en bonne forme. Ils passent de 906 millions d’euros au deuxième trimestre 2006 à 1,15 milliard un an plus tard ( 27,5%).

Du côté de la téléphonie mobile, les chiffres restent aussi très flatteurs malgré quelques points noirs. On comptait 52,6 millions de clients en France à la fin du deuxième trimestre 2007, soit une progression de 7,1% sur un an.

L’Arcep note que le taux de progression annuelle du nombre de clients de la téléphonie mobile reste soutenu, celui-ci est toutefois légèrement inférieur à ceux enregistrés au cours des deux dernières années (7,5 à 8% de croissance annuelle).

La portabilité, qui permet de changer d’opérateur sans changer de numéro, est véritablement montée en puissance avec 154.400 numéros portés d’un opérateur à un autre, soit 37,2% de plus qu’au premier trimestre 2007. Une progression « probablement attribuable à la procédure simplifiée mise en place depuis le 21 mai 2007 pour la conservation du numéro », commente l’Autorité.

Néanmoins, il reste à savoir si l’essor de la portabilité profite aux opérateurs virtuels (MVNO). L’Observatoire ne donne pas de précisions à ce sujet.

Par contre, les opérateurs mobiles seront déçus d’apprendre qu’une fois encore, l’usage du multimédia mobile (accès à des services de type «Internet mobiles», envoi de MMS,…) stagne. Et cela malgré l’arrivée de la 3G et surtout de la 3G . Sur la période, le nombre de clients atteint 14,6 millions, soit 28% des clients des opérateurs mobiles. Cette proportion, qui augmentait en 2004 et 2005, s’est stabilisée depuis le quatrième trimestre 2005. Pire, le nombre baisse par rapport au 4e trimestre 2006 où l’on comptait 15,1 millions de clients.

L’arrivée de forfaits internet mobile quasi-illimités chez Orange et SFR va-t-elle changé la donne ?

Le revenu des services de données (messagerie interpersonnelle, services d’accès à l’Internet mobile et aux services multimédia) représente néanmoins 627 millions d’euros au deuxième trimestre 2007, mais ce chiffre englobe les SMS.

Malgré tout, l’économie mobile reste très florissante. Globalement, le revenu des services mobiles atteint 4,4 milliards d’euros au deuxième trimestre 2007, en hausse de 6,3%. La facture moyenne mensuelle des clients des opérateurs mobiles (28 euros) est en léger repli de 0,8% sur un an.

Du côté des nouveaux services de renseignements téléphones, c’est encore une fois la soupe à la grimace. L’érosion du volume d’appel vers les services de renseignements se poursuit, souligne l’Arcep. Ainsi, 35 millions d’appels ont été émis au cours du deuxième trimestre 2007 contre 41 millions un an plus tôt, soit une baisse de 14,5%. Mais curieusement, le revenu des services de renseignements s’élève à 42 millions d’euros, en progression de 12,8% sur un an. Une hausse des tarifs est-elle passée par là ? En tout cas, il apparaît de plus en plus que l’ouverture de ce marché n’a pas eu les effets escomptés.

Globalement, au deuxième trimestre 2007, le revenu des opérateurs de communications électroniques sur le marché des clients finals s’élève à 10,5 milliards d’euros. Le marché intermédiaire (prestations d’interconnexion et ventes sur le marché de gros entre opérateurs) représente 2,1 milliards d’euros supplémentaires.

Hors services annexes (vente et location de terminaux, annuaires, publicité, hébergement et gestion de centre d’appels…), le revenu des services de communications électroniques sur le marché des clients finals est de 9,7 milliards d’euros au deuxième trimestre 2007. Il enregistre une croissance de 3,2% sur un an.