France : la VoIP explose, Internet dépasse le milliard de revenus

Le haut débit poursuit la transformation radicale du paysage hexagonal des
télécoms

Encore une fois, l’Observatoire des marchés de l’Arcep, le régulateur des télécoms, illustre l’essor du haut débit dans les foyers et de ses principales applications : l’accès à Internet et la téléphonie sur Internet.

La VoIP justement continue sa formidable percée, portée par les abonnements triple-play des opérateurs. Son succès permet au marché de téléphonie fixe de progresser en terme de nombre d’abonnements.

Le nombre d’abonnements à un service de téléphonie sur ligne fixe (38,2 millions) augmente ainsi de 4,9% sur un an au quatrième trimestre 2006. Cette croissance provient intégralement du développement rapide des abonnements aux services de téléphonie sur IP, dont le nombre a été multiplié par deux depuis la fin de 2005. Ils se substituent aux abonnements téléphoniques classiques (-4,7% sur un an) ou viennent en complément de ceux-ci.

Le volume de trafic sur IP représente près d’un quart du trafic au départ des postes fixe au quatrième trimestre 2006 et a plus que doublé en un an. Le volume des communications vers l’international, en augmentation de 23,3% sur un an, bénéficie particulièrement de l’essor de la téléphonie sur IP, souligne l’Arcep. Grâce à l’apport de la téléphonie sur IP, le volume total des communications téléphoniques fixe s’est stabilisé depuis le milieu de l’année 2004 après une période de déclin.

Néanmoins, l’essor de la VoIP gratuite ne compense pas la baisse des revenus de la téléphonie fixe en général. Malgré les hausses de l’abonnement téléphonique, la baisse de chiffre d’affaires atteint 4,8% au quatrième trimestre.

La télévision sur Internet commence de son côté à être significative. Au point que l’Arcep l’intègre désormais dans son Observatoire. Le nombre des abonnements à un service de télévision sur xDSL atteint ainsi 2,6 millions à la fin de 2006. Il a doublé en un an.

Autant d’éléments qui permettent au secteur de l’Internet d’afficher une croissance assez similaire. Le nombre d’abonnements augmente de 34,4% sur un an (soit 3,2 millions d’abonnements supplémentaires) et le revenu de 30,7% au quatrième trimestre 2006. Le haut débit représente, avec 12,7 millions d’accès, 83% du nombre total d’accès Internet et avec 862 millions d’euros 85% du revenu Internet. La technologie xDSL reste très largement prépondérante pour l’accès au haut débit. Au total, le nombre d’accès à Internet est de 15,3 millions au quatrième trimestre 2006

Pour la première fois de son histoire, les revenus de l’Internet français dépassent le milliard d’euros.

Le triple-play a notamment été poussé par le dégroupage total dont le nombre dépasse désormais celui des lignes partiellement dégroupées (2,2 millions contre 1,8 million).

2,2 millions de lignes totalement dégroupées, c’est autant de clients en moins pour France Télécom…

La croissance très forte du dégroupage total (+1,6 million sur un an) se réalise en partie au détriment du dégroupage partiel dont la décroissance, commencée au début de l’année 2006, s’est accélérée au quatrième trimestre (-0,4 million sur un an), observe l’Arcep.

En matière de téléphonie mobile, le nombre de clients de la téléphonie mobile est de 51,7 millions à la fin du quatrième trimestre 2006 dont les deux tiers sur des formules forfaitaires. Le parc de téléphonie mobile progresse sur un rythme annuel soutenu de 7 à 8% depuis la fin de l’année 2003. Au quatrième trimestre 2006, le taux de croissance est de +7,4% sur un an. Le revenu des services mobiles (hors services avancés) représente, avec 4,3 milliards d’euros au quatrième trimestre 2006, près de 45% de l’ensemble du revenu des services de communications électroniques. Le revenu progresse de 5,6% sur un an, soit un rythme équivalent à celui des trois premiers trimestres de l’année. Ceci constitue un ralentissement par rapport à 2005, année au cours de laquelle le rythme de croissance était de 8 à 10%. L’accroissement toujours vif du nombre de clients et la croissance plus modérée du revenu se traduisent par une baisse de 2% de la facture mensuelle moyenne d’un client mobile. Celle-ci s’élève à 28,2 euros hors taxes au quatrième trimestre 2006. Une mauvaise nouvelle pour les opérateurs qui misent sur les services à valeur ajoutée pour compenser leurs colossaux investissements dans la 3G… D’ailleurs, les services multimédias mobile ont été utilisés par 15 millions de personnes au quatrième trimestre contre 14,1 millions un an plus tôt. La progression n’est que de 6,5% malgré le marketing offensif des opérateurs. La téléphonie mobile (86,5% du revenu des services mobiles) a généré 3,7 milliards d’euros au quatrième trimestre 2006, en augmentation de 4,6% sur un an. Le revenu des services de données (messagerie interpersonnelle, services d’accès à l’Internet mobile ou aux services multimédia) s’élève à 582 millions d’euros au quatrième trimestre 2006. Il progresse plus rapidement (+12,5% sur un an) que le revenu de la téléphonie mobile. Globalement, le revenu des opérateurs de communications électroniques sur le marché du client final s’élève à 10,6 milliards d’euros au quatrième trimestre 2006. Les trois principaux segments du marché (téléphonie fixe, Internet et téléphonie mobile) représentent ensemble 8,2 milliards d’euros au quatrième trimestre 2006, en progression de 3,6% sur un an.

Renseignements téléphoniques : la chute se poursuit Concurrence de l’Internet, opacité des tarifs, multitude d’acteurs : autant d’éléments qui provoquent la baisse du marché des renseignements téléphoniques. Depuis la disparition du 12 et l’arrivée des 118 xyz, l’utilisation de ce service baisse régulièrement.Selon l’Arcep, le nombre d’appels vers ces services atteint 38 millions d’appels au 4e trimestre contre 40 millions au 3e trimestre et 41 millions au 2e trimestre. En revanche, le revenu des services de renseignements remonte à 40 millions d’euros, contre 38 millions au troisième trimestre et 37 millions au deuxième trimestre.Une chose est sûre : il n’y aura pas de place pour tout le monde.