France Télécom: accord de principe pour la reprise des mobiles d’Amena

10,6 milliards d’euros pourraient être mis sur la table par l’opérateur historique

L’affaire semble désormais entendue. Un jour seulement après le feu vert de ses administrateurs, France Télécom est parvenu à un accord de principe sur l’acquisition d’Amena, la branche de téléphonie mobile du groupe espagnol de télécommunications Auna, déclare une source proche du dossier à Reuters.

Le montant de l’opération serait de 10,6 milliards d’euros (dette incluse), soit 600 millions de plus que le plafond de rachat fixé par les administrateurs du français. « Il y a déjà un accord de principe, qu’il nous reste maintenant à convertir en contrat. Ce sera probablement chose faite la semaine prochaine », indique la source sous couvert d’anonymat. Elle précise que l’un des derniers points à régler dans les négociations est la proportion d’actions et de numéraire que comportera l’offre de France Télécom. Il ne s’agira donc pas, comme on pouvait le croire, d’un rachat à 100% en cash. C’est donc le retour des grandes manoeuvres pour le groupe français. Désormais assaini, le groupe souhaite sous l’imulsion de son nouveau président Didier Lombard se renforcer sur les marchés européens où il où il reste des potentiels de croissance et l’Espagne en fait partie. Il compte donc arpenter à nouveau le chemin des mega acquisitions abandonné après l’éclatement de la bulle Internet. Pour autant, France Télécom est encore fortement endetté, environ 50 milliards d’euros et les actionnaires ont encore en mémoire la désastreuse aventure allemande avec MobilCom. L’opérateur tient donc à protéger ses arrières. L’opération, si elle est confirmée, pourrait se faire avec des partenaires. Et certains actionnaires de l’espagnol pourraient conserver leurs parts, comme les caisses d’épargne. Auna, deuxième opérateur espagnol avec 9 millions d’abonnés, est mis en vente par ses principaux actionnaires, les compagnies d’électricité espagnoles Endesa et Union Fenosa et la banque Santander. Le rachat permettra à France Télécom de renforcer ses positions dans le pays: il y contrôle déjà Wanadoo Espagne et l’opérateur fixe Uni2. « L’Espagne est une opportunité rare pour l’entreprise », indique une source proche de France Télécom. « Il s’agit d’un des derniers marchés de croissance qui reste en Europe ». Suivant sa stratégie d’opérateur intégré révélé par le plan NExT, il y a fort à parier qu’Amena passe bientôt à l’Orange.