France Télécom continue à lorgner les opérateurs africains

Mais ne s’attaquera pas aux géants du continent

Après l’échec cuisant de son OPA sur le nordiste TeliaSonera, France Télécom va reprendre ses emplettes dans les marchés émergents et notamment en Afrique.

Dans un entretien publié mardi par le Financial Times, Didier Lombard, patron de l’opérateur historique, explique que France Télécom s’intéresse à des cibles potentielles en Afrique, en se concentrant désormais sur des acquisitions dans des pays anglophones.

« Aujourd’hui, nous nous intéressons à toute l’Afrique », assure-t-il, excluant toutefois de viser des opérateurs internationaux du continent comme le sud-africain MTN ou l’égyptien Orascom Telecom, « parce que leur valeur est déjà dans leurs cours ».

Rappelons que France Télécom multiplie les acquisitions sur le continent depuis plusieurs années. Le groupe français est présent dans 12 pays, dont 5 pays d’Afrique de l’Ouest. En mars 2007, le groupe français a acheté des licences mobiles en Guinée, Guinée Bissau, en République de Centrafrique, au Kenya et au Niger.

L’Afrique est aujourd’hui une cible de choix pour les grands opérateurs européens. En juillet dernier, Vodafone s’est offert 70% de Ghana Telecom, troisième opérateur du pays, pour la bagatelle de 900 millions de dollars.Le britannique est présent au Kenya, en Tanzanie, au Mozambique et en République démocratique du Congo.

A fin 2007, on comptait 70 millions de nouveaux abonnés mobiles en Afrique, soit une progression de 33% sur un an. Le plus impressionnant concerne la montée en puissance de la couverture : celle-ci s’est accrue d’une zone équivalente au territoire français, observe la GSM Association.

Au total, 282 millions d’Africains ont un mobile, sur une population de 960 millions de personnes. Près de 66% de la population est aujourd’hui desservie par un relais sans fil, contre 62% en 2007.

Evidemment, ces bons chiffres cachent des disparités. L’Egypte, le Kenya, le Rwanda ou l’Ouganda disposent déjà d’une couverture à hauteur de 90% de leur territoire. D’autres zones sont au contraire complètement vierges de tout réseau. Ainsi, plus de 300 millions de ruraux ne disposent d’aucune couverture réseau.