France Télécom et SFR misent sur la musique

Accords et nouveaux services multi-supports en cascade pour les deux opérateurs

Avec la vidéo et la télévision, la musique se révèle être un contenu phare, quelque-soit le support utilisé: téléphone mobile, Internet… Les opérateurs ont bien compris l’attente des utilisateurs dans ce domaine: selon une étude de Network Management Group (TMNG), une majorité des abonnés mobile attendent en priorité des services de téléchargement ou d’écoute.

Depuis plusieurs mois, les initiatives se multiplient (voir nos articles). En France, France Télécom et SFR annoncent une nouvelle cascade d’accords et de nouveaux services. France Télécom a ainsi signé un partenariat cadre avec Warner Music permettant d’ores et déjà de distribuer son catalogue au travers de services musicaux multi-supports: Orange (mobile), Wanadoo (Internet) et le fixe, à la fois en France et à l’international. Pour répondre aux nouveaux usages de la musique, France Télécom a également conclu avec Warner Music un partenariat non exclusif pour conduire ensemble une réflexion sur le développement de nouveaux produits et services musicaux pour les mobiles, Internet et la ligne de téléphone fixe. Les deux parties travailleront également sur le développement de solutions de protection avec l’appui de Viaccess, filiale de France Télécom spécialisée dans la distribution sécurisée de contenus, et les équipes de Recherche et Développement de France Télécom. De son côté, SFR annonce étoffer son offre de téléchargement de musique à 300.000 titres, issus des catalogues de Warner Music Group et de EMI, des discussions étant en cours avec Sony BMG et Universal Music. Les morceaux sont vendus 1,99 euro pièce ou 1,50 euro dans le cadre d’un forfait à 14,99 euros pour 10 titres. Avec la téléphonie mobile, il devient clair que l’Industrie du disque a trouvé son Chevalier Blanc. Il faut ainsi rappeler que les « pauvres » Majors qui se plaignent des effets du P2P sur leurs ventes ont de belles compensations. Le seul marché des sonneries pour portables supplante la vente de « singles » dans certains pays en valeur (voir encadré). Au total, la musique sur mobile a représenté à 2003 un chiffre d’affaires de 3 milliards de dollars, un montant qui ne demande qu’à progresser. Ainsi, selon l’IFPI (Fédération internationale de l’industrie phonographique), « la musique sur les portables va devenir une source majeure de revenus pour les maisons de disques ». Le cabinet Forrester cité par l’opérateur SFR estime même que la téléphonie mobile pourrait représenter le quart du marché de la musique en France en 2007 (600 millions d’euros sur 2,4 milliards). UK: une sonnerie de mobile, 1ère des charts!

Illustration parfaite du phénomène des sonneries pour mobiles, véritable bouée de sauvetage pour les Majors: une sonnerie est actuellement en tête des charts en Grande-Bretagne. « Crazy Frog Axel F », une mélodie particulièrement irritante pour beaucoup de Britanniques, a pris dimanche la première place des ventes de singles, au nez et à la barbe du nouveau tube de Coldplay. La chanson dérivée de l’imitation d’un vieux moteur de mobylette s’installe au sommet de la liste publiée dimanche par Official UK Charts. Ce classement prend en compte les ventes de singles et les téléchargements sur Internet. C’est la première fois qu’une telle sonnerie s’impose dans le monde musical, a expliqué Gennaro Castaldo, porte-parole de HMV, principal distributeur de disques outre-Manche. Selon une étude menée par Mobileyouth, le marché britannique de la musique sur mobile atteint aujourd’hui 165 millions de livres par an et devrait doubler d’ici 2007. Le mobile représente ainsi près de 16% des dépenses en musique globales. Les jeunes britanniques de 15 à 24 ans réalisent par ailleurs près de 80% des téléchargements de musique sur mobile.