France Télécom exige une hausse de l’abonnement en contre-partie du service universel

Les relations entre l’opérateur historique et Bercy se tendent chaque jour un peu plus

France Télécom va-t-il encore une fois profiter de sa position dominante pour remplir ses caisses? On pourrait le croire. On sait que l’opérateur demande depuis plusieurs mois une hausse de 10% de l’abonnement de base, un abonnement payé par tous les Français. Or, le gouvernement a jusqu’à aujourd’hui refusé cette demande.

Pour parvenir à ses fins, l’opérateur historique a trouvé une idée relativement vicieuse. Selon les Echos, le groupe conditionne tout simplement sa participation au service universel (SU) contre une hausse de ce fameux abonnement. Et France Télécom est dans une position de force. En effet, comme nous vous le révélions, France Télécom est le seul opérateur à avoir répondu à l’appel d’offres sur les trois lots remis en jeu: cabines téléphoniques, renseignements/annuaires et raccordement des zones rurales (voir notre article). « Peu de candidats » ont répondu à cet appel à candidatures, a-t-on appris de bonne source, ce qui pourrait laisser présager que l’opérateur historique pourrait être amené à poursuivre ces prestations, au moins jusqu’au prochain d’appel d’offres. Le groupe exige donc d’échanger sa participation au SU contre une hausse de 10% de l’abonnement, une hausse qui lui apporterait une manne de 500 millions d’euros par an. Du pur bénéfice pour l’opérateur. Evidemment, du côté de Bercy, la pilule ne passe pas. Le gouvernement, par la voix du ministre de l’Industrie Patrick Devedjian, a à plusieurs reprises déclaré son hostilité à une telle hausse. Mais le gouvernement a-t-il le choix? D’autant plus que le SU doit être attribué avant la fin de l’année. Du côté de France Télécom, on souligne que cette demande de hausse s’accompagne d’un programme de baisses de tarifs pour d’autres services. Mais on se refuse à tout autres commentaires. La situation se tend chaque jour un peu plus. Si le gouvernement refuse la demande de France Télécom, il lui reste une arme fatale, la loi. Elle stipule que si l’appel d’offres est infructueux, le ministre désigne un opérateur. En clair, France Télécom pourrait être « réquisitionné ». Mais la procédure est délicate et pourrait plomber très longtemps les relations entre l’opérateur et le gouvernement.