France Télécom lance un plan pour arrêter les suicides

Après réunion du comité chargé des conditions de travail, l’opérateur France Telecom a décidé de faire une pause dans la mobilité interne des salariés, source de stress.

Comment faire taire la mécanique du stress en entreprise ? Après le choc provoqué par les récents suicides de salariés de France Télécom, Didier Lombard, le président du groupe, a réuni exceptionnellement le CNSHSCT (Comité National Santé Hygiène, Sécurité et Conditions de Travail).

A l’issue, la firme a décidé de « suspendre jusqu’au 31 octobre prochain toutes les mobilités des personnes concernées par des projets de réorganisation afin de réexaminer les conditions de leur mise en œuvre». Une mesure qui a trait aux 22 suicides en dix-huit mois parmi les employés de France Télécom. Pourtant, selon Olivier Barberot, DRH du Groupe, ce chiffre serait « normal » dans le sens où l’opérateur connaît une trentaine de cas par an de suicides (28 en 2000, 29 en 2002).

De même, France Telecom a décidé dès le 18 septembre, d’ouvrir une négociation avec les partenaires sociaux afin de d’appliquer l’accord national interprofessionnel sur le stress. Le Groupe a donc demandé au Dr. Eric Albert, psychiatre et directeur de l’Institut Français d’action sur le stress, d’être le conseiller scientifique chargé d’accompagner les négociateurs.

Ainsi, l’ opérateur devrait lancer une campagne d’accroissement de ses effectifs notamment dans les équipes de médecine du travai l, les assistants sociaux, ainsi que par une centaine de collaborateurs dans les R essources humaines de proximité.

À l’heure actuelle, environ 500 personnes seraient concernées par des projets de mobilité interne au sein de l’opérateur télécoms français. Une situation que commente dans un communiqué, Olivier Barberot, à propos de certains employés : « Ils ont vécu avec souffrance le changement de culture du groupe. Mais il faut renforcer la vigilance et porter l’attention la plus grande possible aux signes de désarroi des collaborateurs qui nous entourent.»

France Telecom pourrait donc avoir pris conscience de certains malaises. Cette semaine, un technicien s’est planté un couteau dans l’abdomen près de Troyes (Aube). Une nouvelle tentative de suicide qui oblige l’opérateur à réagir.