France Télécom souhaite réintégrer Equant à 100%

L’opérateur historique est prêt à débourser 564 millions d’euros pour acquérir l’ensemble des actions qu’il ne détient pas. La cession pure et simple a été évitée

Après Orange et Wanadoo, France Télécom poursuit son objectif de devenir un opérateur intégré en annonçant son intention de réintégrer dans son giron Equant, sa filiale spécialisée dans les services de télécommunications pour multinationales.

L’opérateur a annoncé qu’il était prêt à débourser 564 millions d’euros pour acquérir l’ensemble des actifs et des passifs d’Equant, dont il détient à ce jour 45,8%. Ce montant représente un prix implicite 4,20 euros par action, soit une prime de 16,7% par rapport au dernier cours coté d’Equant vendredi en clôture (3,60 euros). Il devra être approuvé par le directoire et le conseil de surveillance de la société de droit néerlandais, un avis unanime des trois administrateurs indépendants étant nécessaire. « Notre proposition représente une excellente opportunité pour les actionnaires d’Equant. L’opération proposée donnera à Equant une assise financière solide et des ressources plus importantes pour continuer à déployer les solutions les plus avancées pour ses clients entreprises qui attendent une intégration accrue », a déclaré Michel Combes, Directeur Financier de France Télécom. « Pour France Télécom, l’intégration des activités d’Equant s’inscrit dans la transformation engagée par le Groupe pour offrir des services intégrés centrés sur les usages entreprises, résidentiels et personnels. C’est l’occasion pour France Télécom de réaffirmer son engagement auprès de ses clients entreprises et de consolider son leadership sur ce marché. », poursuit-il. Il s’agit également de permettre à Equant de dégager enfin des bénéfices, ce qui n’est jamais arrivé depuis sa création. Le groupe indique que ses résultats seront « en ligne avec les indications de revenus et d’Ebitda » déjà données aux marchés, à savoir que son chiffre d’affaires 2004 sera inférieur à celui de 2003 mais que le REAA du second semestre sera nettement supérieur à celui du premier du fait des restructurations mises en oeuvre. Mais le résultat net devrait être une nouvelle fois dans le rouge alors qu’Equant reste sur des pertes de 356 millions de dollars en 2003 et 589 millions en 2002. Une situation difficile qui aurait pu se terminer par une vente pure et simple d’Equant. Réuni vendredi soir, le conseil de France Télécom a écarté cette idée, au vu de qualité de ses actifs, et celle d’une aide financière qui s’accompagnerait du statu quo, a ajouté le directeur financier. En effet, Equant a sollicité auprès de sa maison mère une ligne de crédit de 250 millions de dollars qui lui permettra de satisfaire ses besoins de financement jusqu’à fin 2006. Dans un communiqué séparé, Equant justifie cette aide par « la dégradation attendue de ses performances en 2005 », une année qui s’annonce comme « très difficile » et qui, « combinée à un plan à cinq ans qui vise une profitabilité à moyen terme, conduira à une très forte dépréciation des actifs ». Rassurant. Avertissement sur Equant

L’année 2005 sera  »

très difficile » et conduira à une « très forte dépréciation d’actifs« . Equant annonce que ses résultats 2004 sont « en ligne » avec les prévisions. Cependant la communication du groupe prend des allures d’avertissement. Au point qu’Equant sollicite France Télécom pour une ligne de crédit de 250 millions d’euros !