France Télécom va supprimer 13.000 emplois

L’opérateur affirme qu’il n’y aura pas de licenciements secs. Les syndicats doutent.

Après plusieurs semaines de rumeurs plus ou moins infondées, France Télécom a enfin dévoilé son plan de réduction d’effectifs sur trois ans. On pouvait s’en douter: il y aura bien une réduction de la masse salariale. Pas étonnant, surtout lorsqu’on observe la concurrence. Les réductions seront importantes.

13.000 postes seront donc supprimés en 2003, dont la moitié en France, soit 5% de l’effectif total. L’opérateur comptait 257.000 salariés au 30 juin dernier. Le président de l’entreprise, Thierry Breton, affirme que cette réduction de voilure n’est pas exceptionnelle puisqu’elle prendra la forme de départs en pré-retraite et de congés de fin de carrière. Sur les 7.500 postes supprimés cette année en France, 4.100 le seront via ces congés de fin de carrière et 3.400 sous l’effet des départs « naturels ». Enfin, la direction espère que 700 salariés partiront sur la base du « volontariat »Volontariat Pour certains syndicats, qui multiplient depuis plusieurs semaines les alertes concernant l’emploi, ce plan sans licenciements secs est dur à avaler. Ils soutiennent au contraire que des « micro plans sociaux » sont en cours, filiale par filiale. Exemple, Cofratel, qui vend et installe des PABX (standards téléphoniques), a annoncé un plan social visant 39 personnes. Par ailleurs, les syndicats craignent des coupes franches chez Wanadoo et notamment dans la division Portail. D’ici à 2005, les effectifs de Wanadoo France devraient baisser à 22.000 personnes. A l’étranger, les choses avancent évidemment plus vite. France Télécom a déjà signifié son départ de Belgique (Wanadoo) entraînant 200 licenciements. En Pologne, 4.100 postes seront supprimés chez TPSA, et 600 chez Orange (Suède, Suisse, Allemagne, Danemark). En revanche, l’opérateur a démenti les rumeurs de vente de Wanadoo Grande Bretagne et de Wanadoo Espagne. Au total, 5.300 salariés des filiales étrangères devront quitter leurs emplois. Thierry Breton utilise donc tous les moyens (cessions d’actifs, réduction d’effectif) pour parvenir à réduire la dette de l’opérateur. Une dette estimée à 68 milliards d’euros. Il a déclaré que le groupe veut réduire cette dette de 30 milliards dans les deux ans.