Frappé par la crise du PC, Intel se sépare de 5 % de son personnel

Plus de 5 000 salariés devraient quitter Intel en 2014. La firme s’adapte ainsi aux changements du marché, qui réclame certes plus de volumes, mais sur des segments générant moins de marge.

Intel devrait supprimer environ 5 % de son personnel en 2014, soit un peu plus de 5 000 salariés, sur les 107 000 que compte le groupe. Peu de licenciements secs toutefois, la firme tablant sur les mises à la retraite et les départs volontaires pour assurer cette réorganisation.

« Cela fait partie de notre stratégie consistant à aligner nos ressources humaines aux besoins du marché », explique laconiquement un porte-parole de la firme, dont les propos ont été rapportés par Reuters.

En première analyse, la baisse du marché du PC semble être la cause de cette décision. La chute du chiffre d’affaires d’Intel sur l’année dans ce secteur est en effet de 4 %, à 33 milliards de dollars. Une baisse qui semble toutefois vouloir ralentir en fin d’année. Dans le même temps, le fondeur quadruple ses ventes de puces pour tablettes et se lance dans les offres embarquées à très faible consommation avec ses SoC Quark.

La problématique pour Intel est que si ces marchés sont susceptibles de représenter de forts volumes de ventes, ce sont également des secteurs à faible valeur. Les composants utilisés dans des objets connectés restent en effet bien moins onéreux que les coûteuses puces utilisées dans les PC desktops et laptops. Et l’industriel vit un phénomène identique – quoique moins marqué – avec les SoC équipant les smartphones et tablettes.

Intel entre dans la crise ?

Intel avait jusqu’ici été relativement protégé de la crise qui touche les grands acteurs du monde des semi-conducteurs. Une protection due en grande partie au fait que le fondeur américain régnait (presque) sans partage sur le secteur des puces pour PC.

Avec la chute du marché du PC (qui représente tout de même encore près des deux tiers du chiffre d’affaires de la firme), Intel doit aller vers la mobilité et l’embarqué, des secteurs où la concurrence est féroce et où la crise a durement touché certains acteurs.

La baisse progressive du marché PC pourrait donc signer la fin de l’âge d’or pour Intel. La société garde toutefois un atout dans sa manche : le marché des datacenters, où les serveurs x86 sont omniprésents. Un domaine où les marges restent importantes… tant que les puces ARM ne viennent pas trop chatouiller le x86. Intel peut toutefois compter sur un solide trésor de guerre et des usines de production modernes. Deux atouts clés.

Les difficultés ne sont cependant pas terminées. Rappelons en effet que la firme a récemment décidé d’annuler l’ouverture de sa « Fab 42 » (voir « Intel annule l’ouverture de son usine de nouvelle génération »). Dans le cadre de ce projet, Intel avait profité de remises sur ses impôts versés, grâce à l’embauche de plus de 1 000 employés. Le plan de réduction des effectifs annoncé aujourd’hui s’accompagnera-t-il d’une demande de remboursement de ces avantages par le fisc américain ? Une question qui reste en suspend.


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