Fraude: le feuilleton Altran continue

Après la mise en examen d’une grande partie de son équipe de direction, c’est au tour de la SSII, en tant que personne morale, d’être poursuivie par le juge Courroye

La justice ne lâche pas Altran. On le sait, le groupe français fait face depuis près de deux ans à des poursuites judiciaires concernant le maquillage de comptes, l’émission de fausses factures (à hauteur de 70 millions d’euros) entre 2001 et 2002… Toute la direction générale s’est retrouvée soit mise en examen, soit en garde à vue (voir nos articles).

Et personne n’a été épargné par le juge Courroye, le p-dg, Alexis Kniazeff, Hubert Martigny, co-fondateur de l’entreprise et Michel Friedlander, directeur général, en savent quelque chose. Mais cette fois, c’est la SSII en tant que personne morale qui va être mise en examen. Selon Altran, cette mise en examen pourrait intervenir le 6 avril prochain. Alexis Kniazeff, Hubert Martigny, Michel Friedlander et Jean-Michel Martin, se sont vu en outre notifier, le 24 mars, l’extension de leur contrôle judiciaire, qui prévoit désormais une interdiction de contact avec les salariés de l’entreprise. Ils ont interjeté appel de cette décision. Ce nouvel épisode dans ce feuilleton judiciaire illustre la vision du juge Courroye: tous les dirigeants d’Altran sont responsables de cette fraude. Et le juge compte bien boucler ce dossier avant la fin de l’année. Dans le même temps, Christian Aulnette (ex-Microsoft) a été nommé directeur général délégué et mandataire social lors du conseil d’administration du 23 mars 2005. Il a rejoint le groupe le 21 mars. Enfin, le conseil d’administration a décidé, à cette même date, d’engager le processus de transformation des statuts de l’entreprise en société dotée d’un directoire et d’un conseil de surveillance.