Free a levé 1,2 milliard d'euros pour son mariage avec Alice

L’appel d’Iliad aux banques est un franc succès

Iliad, la maison mère de Free, n’a pas eu beaucoup de mal à convaincre les banques de lui prêter de l’argent pour l’acquisition d’Alice. Malgré un contexte de durcissement du crédit, la force de frappe du trublion des télécoms rassure. Ainsi, le groupe annonce avoir levé avec succès 1,2 milliard d’euros quatre semaines après avoir lancé son appel de crédit syndiqué aux banques.

« Les lignes bancaires permettront d’une part de financer l’acquisition d’Alice et d’autre part de refinancer et d’augmenter la ligne de crédit existante », a expliqué la maison-mère du fournisseur d’accès. La maturité de ce crédit est de 5 ans et se compose d’une tranche amortissable et d’une tranche « revolver ». Le taux d’intérêt applicable sera amené à varier en fonction de l’évolution du niveau de levier financier du groupe.

Comme prévu l’acquisition d’Alice se fera à 100% par la dette. Le 9 juin dernier, Iliad a annoncé être entrée en négociations exclusives avec Telecom Italia pour le rachat de sa filiale française Alice.

Iliad paiera « au maximum »800 millions d’euros, une valeur d’entreprises qui sera soumise « à certaines clauses d’ajustement »,poursuit le groupe. « La valeur d’entreprise reflètera d’une part la base d’abonnés actifs et d’autre part la valeur des déficits fiscaux reportables des activités acquises« , est-il précisé. Rappelons qu’au premier trimestre, Alice fait état d’une perte de 75 millions d’euros. On peut donc penser que le prix réel sera inférieur aux 800 millions annoncés. L’opération devrait être bouclé avant la fin du troisième trimestre.

Y-a-t-il eu surenchère ? Selon la magazine Challenges, fin mai, Numericable proposait 780 millions d’euros contre 600 millions pour Free. Telecom Italia de son côté espérait tirer plus d’un milliard d’euros de cette vente.

C’est une très bonne opération pour Free qui met la main sur le dernier FAI indépendant du marché et ses 900.000 abonnés ADSL. Du coup, le FAI repasse devant Neuf Cegetel-SFR en nombre d’abonnés (3,9 millions contre 3,7 millions) et reprend donc la deuxième place du marché français de l’ADSL derrière Orange et ses 7,8 millions de clients. Free s’empare également de l’activité entreprises de Alice, un secteur où l’opérateur n’avait jamais mis les pieds.

Ce rachat par endettement, la première opération de croissance externe du groupe, est logique. L’opérateur a en effet programmé d’autres importants investissements. Free dépense sans compter dans la fibre optique (300 à 400 millions d’euros d’ici 2009 et 1 milliard d’ici 2012) et lorgne la quatrième licence de téléphonie mobile (620 millions d’euros). Sans parler du WiMax…

Reste à savoir si Free réussira l’intégration culturelle d’Alice, un challenge inédit pour l’opérateur.