Free emprunte 1 milliard d'euros pour son mariage avec Alice

L’acquisition du FAI par la dette est donc bien confirmé

Free prépare activement le rachat d’Alice. Le trublion de l’Internet vient d’annoncer avoir mis en place un crédit syndiqué d’un milliard d’euros qui devrait être bouclé d’ici la mi-juillet. Comme prévu, l’acquisition de la grande blonde se fera à 100% par la dette.

« Il y a un crédit syndiqué qu’un milliard d’euros qu’on vient de mettre en place avec un certain nombre de banques et qui devrait être bouclé d’ici deux semaines », déclare Thomas Reynaud, directeur financier de la maison mère de Free lors d’une conférence sur les télécoms organisée parLes Echos.

Le syndicat compte huit banques, dont quatre « bookrunners » – Société générale, RBS, BNP Paribas et Calyon, a-t-il ensuite précisé à des journalistes.

Le 9 juin dernier, Iliad a annoncé être entrée en négociations exclusives avec Telecom Italia pour le rachat de sa filiale française Alice.

Iliad paiera « au maximum »800 millions d’euros, une valeur d’entreprises qui sera soumise « à certaines clauses d’ajustement »,poursuit le groupe. « La valeur d’entreprise reflètera d’une part la base d’abonnés actifs et d’autre part la valeur des déficits fiscaux reportables des activités acquises« , est-il précisé. Rappelons qu’au premier trimestre, Alice fait état d’une perte de 75 millions d’euros. On peut donc penser que le prix réel sera inférieur aux 800 millions annoncés. L’opération devrait être bouclé avant la fin du troisième trimestre.

Y-a-t-il eu surenchère ? Selon la magazine Challenges, fin mai, Numericable proposait 780 millions d’euros contre 600 millions pour Free. Telecom Italia de son côté espérait tirer plus d’un milliard d’euros de cette vente.

C’est une très bonne opération pour Free qui met la main sur le dernier FAI indépendant du marché et ses 900.000 abonnés ADSL. Du coup, le FAI repasse devant Neuf Cegetel-SFR en nombre d’abonnés (3,9 millions contre 3,7 millions) et reprend donc la deuxième place du marché français de l’ADSL derrière Orange et ses 7,6 millions de clients. Free s’empare également de l’activité entreprises de Alice, un secteur où l’opérateur n’avait jamais mis les pieds.

Ce rachat par endettement, la première opération de croissance externe du groupe, est logique. L’opérateur a en effet programmé d’autres importants investissements. Free dépense sans compter dans la fibre optique (300 à 400 millions d’euros d’ici 2009 et 1 milliard d’ici 2012) et lorgne la quatrième licence de téléphonie mobile (620 millions d’euros). Sans parler du WiMax…