Free et le mobile : 'les MVNO sont cliniquement morts'

Maxime Lombardini, directeur général de Free, réaffirme dans un entretien au Figaro sa volonté de devenir 4e opérateur mobile

La 4e licence mobile française est toujours dans les cartons. Un nouvel appel à candidatures devrait être lancé au début de l’année 2009. Divers scénarios restent possibles.

Selon une note interne des services du Premier ministre, l’entrée d’un nouvel acteur plutôt que la vente par blocs des licences, serait privilégié. Selon le document, Matignon préparerait une attribution en deux étapes. Il proposerait d’abord un lot de fréquences de 10MHz à un nouvel opérateur puis un lot de 5 MHz ouvert à tous y compris les trois opérateurs en place. Un autre scénario est à l’étude : les fréquences seraient attribuées en trois lots de 5 MHz ouverts en tous, en favorisant l’attribution à un nouvel entrant.

Ces deux scénarios favoriseraient évidemment Iliad-Free, seul candidat officiel à une 4e licence. Mais rappelons que l’opérateur conditionne sa candidature à une baisse du prix de la licence (619 millions d’euros) ou au moins à un étalement. Un point sensible qui froisse les opérateurs en place…

En tout cas, le trublion poursuit son offensive de lobbying et affirme à nouveau que son entrée dans le marché serait ce qui pourrait arriver de mieux pour stimuler la concurrence. Dans un entretien au Figaro, Maxime Lombardini, directeur général de Free, avance à nouveau sa promesse : diviser par deux le prix du mobile pour les consommateurs.

« Oui, la détermination de Free à se lancer dans le mobile reste intacte. Nous souhaitons l’ouverture rapide d’un nouvel appel à candidatures réservant des fréquences à un nouvel entrant. Nous voulons plus que jamais obtenir des fréquences et baisser les prix. Un foyer, où deux adultes et un enfant disposent chacun d’un forfait mobile, dépense environ 2.000 euros par an. Nous diviserons par deux leur facture : c’est 1.000 euros de pouvoir d’achat en plus par an pour les consommateurs. Free veut apporter aux Français une offre qui soit en vraie rupture avec ce qui leur est proposé aujourd’hui. Laisser Free entrer sur le mobile est l’intérêt du consommateur, mais aussi de nos concurrents. Sans l’aiguillon de la concurrence, les box et le triple play n’existeraient pas. L’arrivée d’un quatrième opérateur est aussi bonne pour le pays : c’est de l’activité immédiate en plus pour la filière télécoms (équipementiers, centres d’appels, distributeurs) et les entreprises de BTP. Cela conduira nos concurrents à innover et à investir, non à réduire les emplois comme ils le font croire »

Stimuler la concurrence, n’est-ce pas le rôle des MVNO, les opérateurs mobiles virtuels ? La réponse de Free est cinglante (même si elle fait le constat d’une situation délicate, les MVNO représentent moins de 5% du marché).« Les MVNO sont en mort clinique. Leur seul souci est d’obtenir la levée des droits de préemption qui pèsent sur leur base d’abonnés, pour se vendre au plus offrant. Les MVNO sont l’exemple même de la fausse bonne idée en terme de concurrence. », explique Max Lombardini au quotidien.

Autre sujet polémique, la fibre optique. Rappelons que Orange et SFR ont passé un accord pour entamer ensemble des déploiements. Malgré les appels du pied, Free refuse d’entrer dans la danse, technologie différente oblige. Pour le directeur général, « leur accord est contraire à la loi et ignore les recommandations du régulateur. Nous leur avons écrit aujourd’hui même pour leur proposer de travailler au plus vite à la validation d’un schéma technique ouvert comme celui recommandé par l’Arcep. La fibre est un superbe projet sur lequel Free a décidé d’investir 1 milliard d’ici à 2012, mais à condition d’être certain que le monopole de l’opérateur historique n’est pas en train de se reconstituer ».

Enfin, concernant la très contestée taxe sur les opérateurs qui vise à compenser en partie l’arrêt de la publicité sur France Télévisions, Free rejoint le discours de ses concurrents.« Le financement de France Télévisions ne relève pas de notre responsabilité. Je rappelle que Free verse chaque année plusieurs dizaines de millions d’euros à travers des versements à la Sacem, du compte de soutien à la production, etc. Si nous subissons une nouvelle taxe, nous la répercuterons sur l’abonnement en l’individualisant sur la facture ». Une menace également faite par SFR-Neuf-Cegetel.