Free: «Les abonnés fibre optique arriveront par dizaines de milliers fin 2010»

Fort de ses résultats financiers records, Iliad reste confiant dans sa capacité à aborder les marchés du très haut débit et de l’offre mobile 3G malgré les obstacles.

Côté projet mobile, la situation est un peu plus complexe. Après l’obtention de la licence 3G fin 2009, le chantier avance, animé par une centaine de personnes en interne (et 1500 à travers les prestataires): la localisation des points hauts (points d’accès réseau) atteindra 75% du territoire à la fin de l’année (50% aujourd’hui) et les questions de l’itinérance 2G est « bien avancée, techniquement et commercialement ».

La question de la 3G n’est en revanche pas encore résolue. Rappelons que, si le cahier des charges de la 4e licence mobile intègre l’obligation pour les opérateur d’accueillir Free Mobile sur leur réseau pour la 2G, il n’en va pas de même pour la 3G. « Nous accusons une fin de non recevoir [ de la part des opérateurs installés] », confirme Maxime Lombardini. Or, le futur opérateur mobile entend se reposer sur ses partenaires (et néanmoins concurrents) pour proposer une offre nationale puisque, au lancement début 2012, son propre réseau ne couvrira que 27% de la population. Mais le dirigeant a « bon espoir de trouver des accords soit à travers une négociation normale, soit par voie de recours en contentieux ». Iliad s’appuie notamment sur la capacité des opérateurs à fournir l’accès 3G aux opérateurs virtuels (MVNO). Belles batailles juridiques en perspective.

On comprend les réticences des concurrents. Les dirigeants du trublion du Net laissent entendre que la future offre sera attractive en rappelant qu’en Angleterre, pour environ 33 euros, l’abonné dispose d’une trentaine d’heures de communications voix, de 5000 SMS et de 1 Go de données Internet. « Pourquoi ce ne serait pas possible en France », s’interroge faussement le directeur général. De plus, une offre mobile « nous permettra de combattre à armes égales » face aux opérateurs concurrents qui développent notamment les offres quadruple play (Internet, TV, téléphonie fixe et mobile), même si elles offrent « une marge limitée en terme d’économies ».

Une Freebox v6 pour Noël?

Si la question de la 3G est loin d’être réglée, Iliad reste confiant. Et se tourne déjà vers l’avenir, autrement dit la 4G (LTE) dont l’attribution des fréquences de la bande des 800 MHz (dividende numérique issu de la libération des fréquences de la télévision analogique) et des 2,6 GHz est programmée pour 2011. Même si Free « n’a pas besoin de nouvelles fréquences pour démarrer un projet, ce serait néanmoins un plus face à la montée des abonnés ». Iliad devrait donc se mettre sur la course pour acquérir les nouvelles licences mais pas au point de « payer un prix fou qui mettrait l’entreprise en danger [financièrement] », précise Maxime Lombardini. Néanmoins, « Nous sommes confiants dans notre capacité à accéder au spectre [hertzien], soit directement, soit par l’intermédiaire d’un opérateur commun. ». Autrement dit, la 4G figurera d’une manière ou d’une autre dans le catalogue des offres de Free Mobile.

Mais dans l’immédiat, tous les regards se tournent vers l’ADSL dont Free entend poursuivre les investissements (même si ces derniers sont en baisse à 136 millions d’euros au premier semestre) à travers les 300 à 400 NRA ouverts en 2010 et 2011. L’idée étant d’atteindre un taux de dégroupage de 90% contre 87,5 aujourd’hui. Et surtout, il faut s’attendre à « une innovation majeure dans l’ADSL » pour la fin de l’année. Si les dirigeants d’Iliad restent muets sur la question, l’arrivée d’une nouvelle Freebox (V6) est de plus en plus probable.

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Maxime Lombardini, directeur général d’Iliad, et Thomas Reynaud, directeur financier.