Free Mobile sur le pas de tir

Free est techniquement prêt à lancer son offre de téléphonie mobile. Le régulateur l’a confirmé. Y compris sur la 3G avec le réseau d’Orange. Lancement imminent.

« the Rocket is on the launch pad. » Le premier, et unique à ce jour, tweet de « Xavier75 », pseudo de Xavier Niel sur Twitter, émis mardi en milieu d’après-midi, souligne à sa manière que Free Mobile a répondu à ses obligations de couverture de son réseau mobile avant l’ouverture commerciale des offres. Taux de couverture réglementaire confirmé par voie de communication de l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes).

Le régulateur des télécoms a effectivement annoncé que Free Mobile a d’ores et déjà « respecté le niveau de déploiement 3G que la société devait atteindre à l’échéance du 12 janvier 2012 ». Soit 27  % de la population. Une couverture supérieure au niveau d’engagement initial de 25  % et atteinte dès le 10 novembre, selon un courrier de la filiale d’Iliad envoyé à l’Arcep.

La 3G sur le réseau d’Orange

Ce résultat permet donc à Free Mobile de bénéficier du réseau d’Orange pour compléter sa couverture en 3G sur le reste du territoire. Conformément à l’accord d’itinérance signé en mars dernier. Accord qui prévoit que Free peut exploiter l’infrastructure mobile de l’opérateur historique qu’à la condition que le nouvel entrant couvre 27  % de la population à son lancement.

« Conformément aux termes des autorisations délivrées aux opérateurs mobiles 3G, la société peut bénéficier dès à présent, de l’itinérance sur le réseau d’un opérateur mobile tiers, afin de pouvoir fournir ses services mobiles sur l’ensemble du territoire dès son ouverture commerciale », confirme l’Arcep cité par ITespresso.fr.

Tous les éléments sont donc réunis pour un lancement imminent de l’offre mobile de Free. Et si l’échéance de lancement est fixée au 12 janvier, Iliad cherchera évidemment à ne pas rater la période des fêtes pour lancer son offre. A ce jour, la configuration des offres potentielles reste bien gardée par l’opérateur. Plusieurs scénarios sont possibles : l’ouverture « normale » de forfait, en ligne mais aussi dans les quelques boutiques Free qui commencent à voir le jour; l’envoi de cartes SIM au plus de 4 millions d’abonnés (qui conservent ainsi leur téléphone) ou encore l’ouverture des souscriptions en ligne sous forme de pré-inscriptions comme cela avait été le cas pour la Freebox Revolution présentée en décembre 2010 et dont les premiers exemplaires sont arrivés en janvier 2011.

Un régime spécial jusqu’en juillet 2012

Quant au tarif, c’est toujours la grande inconnue. Si Xavier Niel avait promis de diviser par deux le prix la facture annuelle d’un foyer il y a plus d’un an (lors de l’obtention de la licence 3G), la concurrence s’est préparée à cette échéance et a elle-même taillé dans ses offres (notamment en lançant leurs propres marques « low cost » type Sosh, B&You ou Red). Les économies apportées par Free pourraient ne plus être si alléchantes, donc. A voir.

Free devra néanmoins se constituer une base client rapidement. Le coût de la terminaison d’appel (ce que les opérateurs paye pour acheminer les appels vers le réseau concurrent) a été fixé à 2,4 centimes d’euro en faveur de Free contre 1,5 dans l’autre sens (quand les clients de Free appelleront Orange, SFR ou Bouygues Telecom). Un déséquilibre visant à donner un peu d’air au nouvel entrant dont avait aussi profité Bouygues Telecom en son temps. Mais la période privilégiée sera de courte durée. Dès juillet 2012, le prix de la terminaison d’appel pour Free passera à 1,6 centime.