Freebox mini 4K : la petite surprise dans le fixe de Free

Pour sa conférence de presse surprise, Free s’est contenté de dévoiler une nouvelle Freebox d’entrée de gamme. 4K et sous Android TV.

« Notre métier d’origine est le fixe. C’est Free qui a inventé le concept de box. » La déflagration n’a pas eu lieu. Pour sa première conférence de presse depuis janvier 2012, date du lancement de son offre mobile, Xavier Niel s’est contenté de présenter une « simple » Freebox d’entrée de gamme là où l’on attendait un éventuel Freephone avec un forfait 4G à 10 euros. Pour le coup, la concurrence peut reprendre son souffle après les sueurs froides que l’annonce surprise de la conférence de Free a probablement générées. La nouvelle révolution du marché n’est pas encore pour aujourd’hui.

Simple n’est pas le terme qu’emploierait le patron d’Iliad pour qualifier son nouveau bébé. Si la nouvelle Freebox appelée à remplacer la Crystal lancée en juin 2013 ne vient pas révolutionner le secteur, elle intègre un certain nombre d’innovations. A commencer par Android TV. « On a décidé de faire entrer délibérément Google dans la maison », annonce sans ambages Xavier Niel. Pourquoi cette allégeance à Google ? Pour bénéficier de « l’OS le plus utilisé du marché, le store d’applications le plus important au monde et un écosystème largement développé ». Un bon moyen d’attirer les développeurs et enrichir continuellement l’offre de services à peu de frais. L’Android TV ne vient cependant pas remplacer le système maison Freebox OS (qui pilote les fonctions de la box et l’accès aux 200 chaînes, VOD, Premium et Replay habituels) et se concentre essentiellement sur l’accès aux services et applications spécialement développées pour la télévision : Google Play Store, films, jeux, musique, YouTube (il paraît d’ailleurs que la qualité de diffusion des vidéos YouTube sur l’infrastructure de Free s’est améliorée ces derniers temps…) accompagné d’un moteur de recommandations de contenus. Une manière de retrouver sur le grand écran l’univers familier de ses smartphone et tablette.

Android a gagné

En ajoutant Android TV à sa box, Free s’inscrit dans une mouvance commune aux opérateurs français. Il rejoint ainsi SFR (Numericable-SFR) et Bouygues Telecom qui ont également introduit Android dans leurs box (seule Orange semble résister aujourd’hui). A la différence que Free entend s’en distinguer en misant sur Android TV, « un OS sans surcourche, simplifié, et porté par les équipes de Free en collaboration avec celles de Google » et non la version des smartphones. Android TV n’est pas le seul point distinctif de l’offre : comme son nom l’indique, la Freebox mini 4K supporte l’ultra haute définition. « La première du marché au monde, s’est félicité Xavier Niel avant de plaisanter sur une mauvaise nouvelle pour les présentateurs télé qui vieillissent car on voit les rides » pour souligner la qualité de l’image. Soulignons également l’intégration native de Google Cast (qui permet de « balancer » les contenus du smartphone sur la télévision à partir des applications compatibles), d’une télécommande Bluetooth 4.0 à reconnaissance vocale pour le pilotage des fonctions TV.

La Freebox mini 4K composée du Player (au premier plan), un boîtier compact (11x15 cm), et du boîtier réseau (xDSL et fibre optique) et serveur NAS.
La Freebox mini 4K composée du Player (au premier plan), un boîtier compact (11×15 cm), et du boîtier réseau (xDSL et fibre optique) et serveur NAS.

Côté configuration, la nouvelle Freebox se compose toujours de deux éléments : les boîtiers réseau et Player. Le premier se raccorde au réseau de l’opérateur en ADSL, VDSL et fibre optique (ce qui le distingue là encore de la Bbox Miami) et ressemble furieusement à celui de la Freebox Révolution avec la même façade, son serveur NAS, une femtocell « pour optimiser l’accès au réseau mobile » sans toutefois préciser si c’est en 3G (au minimum) ou 4G (même s’il faut du débit derrière), et l’enregistrement des programmes sur un disque dur externe à relier en USB ou eSata (ce qui évite au passage à Free d’avoir à payer pour la redevance copie-privée). Le boîtier Player se raccorde en HDMI 2.0 au téléviseur et dispose d’une foultitude de connectique : 3 ports USB, un lecteur de carte SD, un port TNT, une sortie SPDIF audio et la prise Ethernet pour joindre le modem en filaire si le Wifi à 450 Mbit/s ou l’alternative CPL ne suffisent pas. Enfin, Iliad n’est pas très loquace sur la plate-forme processeur. Le communiqué évoque un processeur A15 double cœur à 1,5 GHz avec 2 Go de RAM. Une architecture ARM, et non plus Intel x86 Atom, a priori, qui alimente également l’offre serveur du groupe pour ses activité d’héberger avec Online.net.

Tarifs privilégiés pour les abonnés

Côté prix, pas de changement. La box d’entrée de gamme reste accessible à 29,99 euros pour le triple play (Internet, TV et appels illimités vers les fixes, pas les mobiles). Néanmoins, les abonnés Révolution pourront en bénéficier à moins de 2 euros par mois pour alimenter un ou plusieurs autres postes TV dans la maison. Une tactique maline de Free qui augmente ainsi ses marges à peu de frais depuis la même ligne Internet.

Enfin, Xavier Niel ne pouvait pas quitter la scène sans jouer son rôle de trublion sur les tarifs mobiles. Free étend désormais de deux à quatre le nombre de forfaits mobiles 3G/4G mensuels à moins de 20 euros qui pourront bénéficier d’une réduction de 4 euros (15,99 euros donc) au sein d’un foyer abonné à l’offre Freebox Révolution. « Entre 2011 et 2015, on a divisé les prix [du marché] par huit », s’est félicité le patron d’Iliad. Là encore, une stratégie qui vise à faire le plein d’abonnés fixes et mobiles et à retenir ceux qui seraient tentés par l’appel de la concurrence.


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