Fujitsu : la France en pointe de « la nouvelle vague de la technologie »

Lors de son World Tour, Fujitsu est revenu sur son partenariat avec Polytechnique et l’Inria autour de l’IA. Un domaine où les atouts de la France ont séduit le Japonais.

Organisé la semaine dernière dans les locaux du 104, le centre d’événements situé dans le 19ème arrondissement parisien, l’étape hexagonale du Fujitsu World Tour 2017 a été l’occasion de matérialiser l’importance qu’est en train de prendre la France pour le groupe japonais. Un rapprochement symbolisé par l’investissement de 50 millions d’euros que le nippon va consacrer à l’innovation en France sur 5 ans. « C’est ma quatrième visite en France en un an, explique le président de Fujitsu, Tatsuya Tanaka, qui avait fait le déplacement pour l’étape parisienne du World Tour. Nous trouvons en France de nombreux talents, en particulier en maths et en IA. C’est la nouvelle vague de la technologie ! », lance le patron japonais en référence à ses amours cinématographiques de jeunesse.

De facto, c’est bien autour de l’IA que se concentrent les investissements du Japonais dans l’Hexagone. En particulier autour de la création d’un centre d’excellence sur le sujet, dans les locaux de Polytechnique, à Saclay. Localisé dans l’incubateur de l’X, le Drahi X-novation center, ce centre vise à associer étudiants et chercheurs de l’école d’ingénieurs aux projets concrets sur lequel Fujitsu est sollicité par ses clients. Selon Axel Mery, le directeur technique de Fujitsu en France, cette structure a déjà travaillé sur un premier projet, en réalisant un prototype d’une application d’IA pour les points de vente.

IA : déjà des projets

A ce centre d’excellence, s’ajoute un partenariat, en cours de finalisation, avec l’Inria, et en particulier avec l’équipe DataShape, spécialisée dans l’analyse topologique des données. « Ce type d’analyse est par exemple intéressante avec données temporelles. Les capteurs connectés, par exemple, génèrent souvent des données assez chaotiques, sur lesquelles les approches topologiques permettent d’extraire des descripteurs », résume Frédéric Chazal, directeur de recherche à l’Inria.

Si le sujet reste encore largement du domaine de la recherche pure, Fujitsu est déjà mobilisé sur des projets tout à fait concrets d’IA, si on se fie aux témoignages de certains de ses clients sur le World Tour. Ainsi, Total qui travaille sur un projet pilote de reconnaissance d’images en station service. « L’objectif est d’améliorer la sécurité et les aspects opérationnels tout en optimisant l’expérience client, notamment dans le merchandising », dit Gilles Cochevelou, le Chief Digital Officer du groupe pétrolier. Du côté de British American Tobacco, société britannique figurant parmi les principaux producteurs de tabac au monde, c’est un chatbot pour faciliter l’accès au Service Desk de la DSI qui est en cours de finalisation. « Il y a encore seulement un an, j’étais sceptique sur notre capacité à délivrer pareil outil, explique le DSI, Jean-Pierre Cussac. Nous serons pourtant en production dès ce mois de juillet, avec une interface façon Skype. »

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