Fujitsu prépare un supercalculateur 10 péta-flops, sur Sparc64 multicoeur

Lors d’une conférence en Californie, Fujitsu a annoncé pour début 2011, un « supercalculateur » à 10 péta-flops, autour du processeur Sparc64 co-développé avec Sun – un concurrent du Roadrunner d’IBM…

A l’occasion de la conférence Hot Chips qui se déroule cette semaine à l’université de Standford, en Californie, Fujitsu a révélé, ce 25 août, ses plans de développements d’un « supercomputer » qui, au début 2011, atteindra la puissance de calcul phénoménale de 10 tera-flops (soit 1000 milliards d’opérations à la seconde, en virgule flottante –floating point operations per second (*)! Ce serait dix fois plus que les supercalculateurs actuels.

Cet ordinateur unique, à très hautes performances, est destiné à l’Institut de Recherche de Physique Chimie (RIKEN) de Hirosawa, Wako, au Japon.

Selon Takumi Maruyama, responsable du département des développements de processeurs chez Fujitsu, cité par IDG News, ce supercalculateur sera conçu autour de la nouvelle génération de processeur Sparc64 VIII fx, qui comptera 8 coeurs! Elle succède à celle des Sparc64 VII, à quatre coeurs, introduite il y a deux ans, co-développée avec Sun Microsystems, .

Chacun des 8 coeurs fonctionne à la fréquence ou vitesse d’horloge de 2 GHz, avec accès à 5 Mo de mémoire ‘cache’. Ils utilisent les mêmes jeux d’instructions que les Sparc9, mais avec des extensions à celles des supercalculateurs du type HPC-ACE.

Chaque processeur atteint la puissance de 128 giga-flops en consommant 58 watts.

Le processeur Sparc64 VII actuel, un ‘quad-core’, équipe des serveurs Unix de Sun Microsystems et de son partenaire, Fujitsu.

M. Maruyama n’a pas pu répondre si oui et quand les nouveaux processeurs Sparc64 VIIIfx pourraient équiper d’autres machines que celle de cet Institut de recherche RIKEN.

La course au péta-flops est lancée

D’autres constructeurs se sont lancés dans cette course aux supercalculateurs de niveau ‘péta-flop‘, qui bénéficient des innovations de la technologie de miniaturisation des ‘chips’ à 32 nano-mètres.

Les labos de recherche d’Intel, en 2007 , ont présenté le premier processeur embarquant 80 coeurs et 100 millions de transistors, soit trois fois moins de transistors que les générations précédentes – mais cela reste une technologie encore réservée à la recherche. Ce processeur atteignait 1,01 teraflop sur un seul processeur avec une fréquence d’horloge à 3,16 gigahertz, et consommant 62 watts.

IBM devait intervenir également lors de cette conférence Hot Chips, à propos notamment de son futur processeur Power 7 attendu pour le 1er semestre 2010. Ce processeur doit servir de base à un nouveau supercalculateur à l’échelle du péta-flop, destiné à l’université de l’Illinois à Urbana-Champaign (le National Center for Supercalculating Applications). Cette machine, au nom de code Blue Waters, est également promise pour 2011.

A ce jour, IBM dispose déjà du supercalculateur considéré comme le plus puissant, le Roadrunner, qui équipe le Laboratoire National de Los Alamos du Département US à l’énergie: cette machine, rangée en juin dernier sur la ‘top’ liste des 500 supercalculateurs dans le monde, a atteint les 1.105 péta-flops.

___

(*) 1 trillion d’opérations ou calculs par seconde, en virgule flottante; c’est 10 puissance 12, donc 1.000.000.000.000, soit mille milliards, ou un million de millions…