Fusion Alcatel-Lucent: plus qu’une chance sur deux?

C’est ce jeudi 7 septembre que les actionnaires des deux équipementiers donneront, ou non, leur feu vert au rapprochement. Certains analystes n’excluent pas un vote « sanction » surprise Lucent ne serait pas une si bonne affaire… D’autres ne croient pas au blocage

C’est la dernière ligne droite pour le mariage entre le français Alcatel et l’américain Lucent.

Officialisée en avril dernier, la fusion doit désormais être approuvée ce jeudi par les actionnaires des deux groupes réunis en assemblées générales.

Depuis quelques semaines, certains analystes financiers crient au loup et estiment qu’un vote négatif n’est pas impossible. Selon la banque conseil Dresdner Kleinwort (DK), des fonds d’investissement pesant 1/3 du capital d’Alcatel estimeraient que les actionnaires d’Alcatel auraient plus à perdre qu’à gagner…

Cette banque conseil filiale de la Dresdner Bank estimait que les « hedge funds » opposés au rapprochement avec Lucent pourraient constituer une minorité de blocage à hauteur d’un tiers du capital d’Alcatel (environ 4 milliards d’euros).

Les analystes rapportent que la fusion des deux groupes ne serait plus dans l’intérêt des actionnaires d’Alcatel « depuis les résultats trimestriels catastrophiques » de Lucent.

En France, Proxinvest critique ainsi la parité dans les échanges d’actions qu’elle juge défavorable à Alcatel et s’élève contre « la protection » dont bénéficieront Serge Tchuruk, futur président du Conseil d’administration et Patricia Russo, prochaine dg du nouvel ensemble.

Par ailleurs, les analystes soulignent également le problème des retraites de Lucent. L’évaluation des fonds de pension (34 milliards de dollars) serait surévaluée selon DK.

Résultat, un analyste de Standard & Poor’s cité par les Echos, estiment qu’il y a une chance sur deux pour que le vote soit négatif!

Si certains actionnaires d’Alcatel estiment que Lucent n’est pas une bonne affaire, on trouve également des frondeurs dans le camp de l’américain.

Aux Etats-Uni, des actionnaires contestataires ont tenté de repousser la tenue de l’assemblée générale via un recours en justice. Mais l’équipementier a réussi in extremis à calmer le jeu et à s’entendre avec eux.

Bref, le vote ne sera pas aussi paisible que prévu. L’opération sera validée si la moitié des actionnaires de Lucent et les deux tiers des actionnaires d’Alcatel votent pour.