Fusion: Qwest met le paquet, MCI joue la surenchère avec Verizon

Après une ultime offre de Qwest à 9,7 milliards, l’ex-WorldCom demande à Verizon de revoir sa copie. Il lui a pourtant déjà dit oui deux fois

Le rachat de MCI commence à devenir surréaliste. Ce vendredi, Qwest proposait finalement 9,7 milliards de dollars (30 dollars par action: 16 dollars en numéraire et 14 en actions) pour la reprise de l’opérateur de télécoms longues distances. Une offre supérieure de 9% à la précédente proposition et environ 30% au dessus de la dernière offre de l’opérateur américain Verizon, à 7,5 milliards de dollars, pourtant approuvée deux fois par le conseil d’administration de MCI. Jusqu’à présent, MCI avait rejeté toutes les offres de Qwest pour préférer celles de Verizon « moins disantes ». La situation financière de cette dernière étant jugée plus solide. Mais les actionnaires de MCI, opposés aux membres du Conseil d’administration sur ce choix, sont en train de renverser la situation. Jugeant l’offre de Qwest

« supérieure », MCI a donné cinq jours à Verizon pour surenchérir! « Conformément aux modalités de l’accord de fusion Verizon/MCI, Verizon dispose de cinq jours, jusqu’au vendredi 29 avril, pour formuler une offre révisée », explique MCI. Un rebondissement de taille et un coup de bambou terrible pour les dirigeants de Verizon qui pensaient tenir un accord définitif. Mais tant que rien n’est signé… Cinq jours de délai Verizon, le premier groupe de télécommunications des Etats-Unis, a laconiquement fait savoir qu’il étudiait la situation. Mais il réaffirme que son offre est la meilleure en termes de valeur à court et long terme pour l’actionnaire, le client et le personnel. Il juge qu’elle pourrait stabiliser les finances de MCI et assurer l’intégrité de ses produits et services. Le groupe new-yorkais dispose de cinq jours ouvrés pour répliquer à la nouvelle offre de Qwest. Il peut également demander aux actionnaires de MCI de se prononcer par vote sur son offre, qui a fait l’objet d’un précédent accord, ou encore se retirer de l’affaire et récupérer auprès de MCI 240 millions de dollars de dédommagements pour rupture de consentement. Pour Qwest, c’est au contraire une très importante victoire. Il faut se souvenir qu’au départ, Qwest n’exerçait aucun pouvoir de séduction sur MCI, qui mettait en balance la capitalisation boursière de ce dernier, sept milliards de dollars, face à celle de Verizon, 100 milliards de dollars. Mais le poids des actionnaires de Verizon est en train de faire pencher la balance. A moins que Verizon décide de céder, une fois encore, à la surenchère. Il devra au minimum remettre 2,2 milliards de dollars sur la table.