Fusion T-Mobile et Sprint : encore ratée

T-Mobile et Sprint ont mis fin à leurs discutions de rapprochement sur fond d’accord de MVNO avec Altice USA pour le second.

Ce ne sera pas encore pour cette fois. Les opérateurs mobiles américains Sprint et T-Mobile ont officiellement mis fin à leurs discutions en vue de se rapprocher.

« Bien que nous n’ayons pas réussi à nous entendre pour regrouper nos entreprises, nous reconnaissons certainement les avantages d’une économie d’échelle par le biais d’une éventuelle combinaison », a commenté Marcelo Claure, P-DG de Sprint.

« Toutefois, nous avons convenu qu’il est préférable d’aller de l’avant par nous-mêmes. Nous savons que nous possédons d’importants actifs, y compris nos riches ressources du spectre, et nous accélérons d’importants investissements dans notre réseau pour assurer notre croissance continue. »

Même son de cloche du côté de T-Mobile. « La perspective de fusionner avec Sprint a été convaincante pour diverses raisons, y compris la possibilité de créer des avantages importants pour les consommateurs et une valeur pour les actionnaires », souligne son P-DG John Legere également par voie de communiqué.

« Cependant, nous avons toujours été clairs sur le fait qu’un accord avec n’importe qui devra se traduire par une valeur à long terme supérieure pour les actionnaires de T-Mobile par rapport à notre performance autonome exceptionnelle et à nos antécédents. »

Tout en assurant que T-Mobile « continuera de bousculer cette industrie et d’apporter notre stratégie éprouvée à un plus grand nombre de clients et de nouveaux secteurs – en fin de compte, redéfinir l’Internet mobile tel que nous le connaissons. »

Quatrième échec

Ce nouvel épisode constitue le quatrième échec de la tentative de consolidation du marché américain des télécoms par l’acquisition fusion de T-Mobile USA. Et la deuxième avec Sprint. Filiale de Deutsche Telekom, T-Mobile avait déjà failli être avalée par AT&T et Iliad.

Les deux protagonistes ne détaillent pas la raison de ce nouvel échec. Les concessions à faire les ont-ils échaudés ?

Le rapprochement de T-Mobile et Sprint –  respectivement troisième et quatrième opérateurs mobiles du marché nord-américain – aurait créé le premier acteur local devant AT&T et Verizon avec 130 millions de clients et quelque 70 milliards de dollars de chiffre d’affaires.

Des concessions inévitables

Qui plus est, la nouvelle entité aurait cumulé plus de 300 MHz de bande de fréquence, quasiment le double des 170 MHz détenues par AT&T (et 110 MHz pour Verizon).

Une position dominante que la FCC, le régulateur télécoms américain, aurait peut-être cassée en imposant des cessions d’actifs pour équilibrer le marché.

A moins que les discussions n’aient été rompues suite à l’accord que Sprint vient de passer avec Altice USA. Le premier va fournir son réseau mobile à la filiale de la holding de Patrick Drahi en vue de proposer une offre mobile à ses 4,9 millions de clients fixes sous un modèle de MVNO (opérateur de réseau mobile virtuel).

Sprint, de son côté, va profiter de l’infrastructure d’Altice USA (issu des acquisitions de Suddenlink et Cablevision) pour étoffer la densification de son réseau.

Altice USA lance sa box

« Alors que la convergence du marché de la connectivité se poursuit, nous croyons qu’il existe d’importantes possibilités d’établir des partenariats solides dans de nombreux secteurs », déclarait Marcelo Claure juste avant l’annonce de ce partenariat. Une déclaration qui se prend tout son sens aujourd’hui avec Altice USA.

La semaine dernière, on apprenait également que la branche américaine du groupe de Patrick Drahi, qui s’est engagée dans un ambitieux projet de déploiement de la fibre optique, annonçait le lancement d’une box.

Une offre commune en France mais inédite aux Etats-Unis. Celle-ci offrira quelque 400 Mbit/s de débits et de nombreuses options autour du service de télévision.

Par cette initiative, Altice entend accélérer sa conquête du territoire américain et en faire son premier marché devant la France. Au troisième trimestre, Altice USA compte pour 34,3% des 5,76 milliards d’euros du chiffre d’affaires du groupe contre 48% pour SFR en France (voire ce télégramme).


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