Gartner : le Cloud menace les SSII offshore

Pour le cabinet d’études Gartner, la montée en puissance du Cloud menace le modèle de l’offshore, dans lequel se sont spécialisées notamment les SSII indiennes.

Selon le cabinet d’études Gartner, la montée en puissance du Cloud, portée par de grandes multinationales, menace les spécialistes de l’offshore, à commencer par les grandes SSII indiennes (TCS, Infosys, Wipro, etc.). Et le cabinet d’encourager ces acteurs à mettre sur pied une stratégie Cloud aux côtés de leurs lignes de services traditionnelles, dont le modèle repose sur les coûts bas de main d’œuvre de pays comme l’Inde, le Maroc, le Vietnam ou certains pays de l’Est.

Selon Gartner, les services Cloud publics représenteront dans le monde un chiffre d’affaires de 131 milliards de dollars en 2013, soit une progression de 18 % par rapport à l’an passé. Une croissance évidemment très supérieure au marché des services IT dans son ensemble. En 2015, le cabinet estime que ce marché atteindra les 180 milliards de dollars. Pour Ian Marriott, un des analystes de la société américaine, les résistances initiales au Cloud sont en train de tomber à mesure que les entreprises réalisent les bénéfices qu’elles peuvent tirer de ces solutions. (Lire également cet avis d’Olivier Rafal, analyste chez PAC : « Le cloud, pas encore au niveau de la stratégie, plutôt sur des projets tactiques »)

« Le Cloud va compléter les services offshore »

En plein développement depuis le milieu des années 2000, période où les DSI donnaient la priorité à la réduction des coûts, l’industrie IT indienne a vu ses parts de marché augmenter de 13 % sur la dernière décennie, selon le cabinet ISG (Information Service Group, qui réunit les cabinets TPI et Compass), tandis que les grandes multinationales du service informatique abandonnaient 7 %. Mais la période faste semble révolue pour les grands noms indiens. Selon Gartner, le top 10 des SSII du sous-continent a vu sa croissance moyenne tomber de 21,8 % à 12,7 % entre 2011 et 2012.

« Les services Cloud ne remplaceront pas les activités offshore, mais ils les complèteront, explique Ian Marriott. Il existera toujours un besoin pour des fournisseurs  spécialisés dans les services employant une main d’œuvre nombreuse. Mais, pour les grands fournisseurs offshore, qui couvrent de nombreux marchés en termes de géographie, d’industries et de lignes de services, et qui visent une part significative des budgets IT des grands donneurs d’ordre, réaliser des investissements stratégiques dans le Cloud est impératif. » Faute de quoi l’analyste prédit le rachat, voire la disparition pure et simple, de certaines SSII offshore.

Notons au passage que la question s’étend également aux prestataires occidentaux ayant misé largement sur les délocalisations de leurs centres de production dans les pays à bas coût. A l’occasion de ses résultats semestriels, annoncés voici quelques jours, Capgemini expliquait ainsi que plus de 42 % de ses employés (soit 54 000 personnes) travaillent dans des pays dits offshore (en Inde principalement, où Cap emploie pas moins de 44 000 personnes). Pour la SSII française également, la transition vers un modèle mixant intelligemment offshore et Cloud se pose avec la plus grande acuité.


Voir aussi

Silicon.fr en direct sur les smartphones et tablettes

Silicon.fr fait peau neuve sur iOS

Silicon.fr étend son site dédié à l’emploi IT