Gateway évite un scandale comptable

Le gendarme de la bourse de New-York, la SEC, annonce avoir porté plainte contre d’anciens dirigeants du constructeur soupçonnés de fraude. Mais le dossier s’est réglé à l’amiable

L’économie américaine n’en a pas fini avec les scandales comptables. Après WorldCom, AOL, Enron…, la SEC, le gendarme de la bourse de New-York s’intéresse de près à Gateway, fabricant d’ordinateur, soupçonné d’avoir manipulé ses comptes afin d’atteindre les attentes du marché.

La SEC a annoncé avoir porté plainte contre plusieurs anciens dirigeants du fabricant. L’ancien PDG, Jeffrey Weitzen, son ancien responsable financier John Todd et l’ex-contrôleur de gestion Robert Manza sont accusés d’avoir propagé des informations erronées et d’avoir caché des informations importantes aux investisseurs concernant la division des ordinateurs personnels aux deuxième et troisième trimestres 2000. « En mai 2000, lorsqu’ils se sont rendus compte qu’ils n’atteindraient pas les attentes des analystes de Wall Street, les accusés se sont lancés dans un montage frauduleux pour resserrer le fossé entre les attentes des analystes et les revenus et bénéfices réels de la société », souligne la SEC dans son communiqué. Les anciens dirigeants auraient maquillé ou caché les grandes tendances des résultats de Gateway, le fait que les ventes de PC ralentissaient et que les bénéfices englobaient en fait des transactions ponctuelles. Pour doper les résultats, le montage prévoyait notamment de vendre des ordinateurs à des clients dont le dossier de financement avait été rejeté dans un premier temps. Ces clients à risque auraient représenté plus de 5% des recettes du deuxième trimestre. Réglement à l’amiable La SEC estime ainsi que Gateway a surévalué de 30% son bénéfice par action du troisième trimestre 2000 et de 6,5% ses recettes. Néanmoins, en dépit de cette plainte, la SEC a accepté une offre de règlement proposée par Gateway pour clore une enquête ouverte sur sa comptabilité. Le gendarme de la bourse a en effet reconnu que l’actuelle direction de Gateway a pris des mesures réparatrices, notamment des actions destinées à renforcer les contrôles internes, a indiqué le fabricant. Aux termes de l’accord final, le fabricant ne reconnaît ni ne nie auccun tort et le gendarme de la bourse n’impose aucune pénalité, selon un communiqué de Gateway. Le fabricant a toutefois accepté d’entériner une ordonnance administrative interdisant toute violation future des lois américaines sur la bourse.