Géolocalisation: les Européens débloquent le projet Galileo

Après bien des tergiversations et blocages, le programme de satellites de géolocalisation, concurrent du GPS américain, est reparti

Ce 26 mai, les 15 pays réprésentés au sein de l’Agence Spatiale Européenne sont finalement tombés d’accord. Le dispositif sera opérationnel en 2005 Ce projet ambitieux doit créer 150.000 emplois,et produire 10 milliards d’euros de revenus par an. Il doit surtout permettre d’assurer l’indépendance de l’Europe vis à vis du leadership américain; on l’a constaté lors de l’invasion de l’Irak: les Etats-Unis, et en particulier, le Pentagone tiennent à conserver la maîtrise d’un dispositif qui sert, entre autres applications, à guider les missiles balistiques. Car les autres applications sont multiples : radionavigation des bâtiments de marine marchande, géolocalisation des flottes de véhicules de transport, géologie, travaux publics, météorologie…

Pour se garantir des retombées juteuses… Le désaccord au sein des pays de l’Union portait sur les retombées commerciales potentielles. Certains Etats membres rivalisaient de participations financières afin de se garantir un juste retour sur investissement. Et comme il est prévu que les bénéfices ultérieurs seront proportionnels aux contributions initiales, certains pays, comme l’Espagne et la Belgique, ont défendu leur place. Finalement Madrid obtient 10,14%, et la Belgique, 4,79%, tandis que les quatre « grands » -France, Allemagne, Royaume-Uni et Italie- ont accepté une petite réduction de 0,20% à 17,1%. Les échéances se rapprochent vite. Comme le rappelle le quotidien Le Monde, les Européens doivent avoir lancé leur premier satellite avant 2005 pour continuer de bénéficier des fréquences radio nécessaires, attribuées par l’UIT (Union Internationale des Télécoms). En 2008, la constellation de satellites Galileo devra compter 30 satellites, sachant que chaque mission du lanceur Ariane peut en placer 8 en orbite. L’investissement total atteint 3,4 milliards d’euros, supportés, à part égale, par l’ESA (Agence Spatiale Européenne) et l’Union européenne. Depuis peu, les Etats-Unis ont accepté le principe d’une cohabitation entre le GPS actuel qu’ils contrôlent, et Galileo. Les deux dispositifs seront donc « interopérables ».